VALSE AVEC MON CINEMA

LES JEUX SONT FAITS !!

CASINO de MARTIN SCORSESE  (1995)

Durée: 178 minutes - États-Unis

Film basé sur une histoire vraie de l'écrivain Nicholas Pileggi

 

Casting: Robert DeNiro (Sam ''Ace'' Rothstein), Joe Pesci (Nicky Santoro), Sharon Stone (Ginger McKenna/ Rothstein), James Woods (Lester Diamond), Frank Vincent (Frank Marino), Kevin Pollak (Phillip Green), Don Rickles, Alan King, Melissa Prophet...

 

 


                                               

 

Comment parler de cinéma américain sans aborder l'oeuvre vitaminée et politiquement incorrecte, du moins à ses débuts, de Martin Scorsese (à prononcez Scor-ssé-sé, per favore) ? Ce serait comme qui dirait manger un bon plat de spaghettis alla bolognese mais sans une once de parmigiano...Totalement insipide! Aaarrgh!

 

 

Concevons qu'aimer Scorsese peut paraître assez conventionnel finalement, car quel malotrus pourrait affirmer que ce petit homme n'est pas un vrai génie cinématographique. Et puis quand il s'agit de rendre compte du microcosme de la Little Italie new-yorkaise des années 70, y'en a qu'un pour ça. Et si j'utilise plus haut une image un peu clichée concernant l'art culinaire italien, c'est parce que Scorsese nous donne souvent à saliver devant de grandes tablées pleines à craquer de mets méditerranéens succulents. Et c'est pas de la macrobiotique hein...C'est la grande bouffe!

 

 

Mais avant de retrouver les marmites de boulettes et de pastas confectionnées par les femmes et autres ''mammas'' de Scorsese, il faut comprendre son univers d'une violence singulière et dont les thèmes récurrents sont la religion (pêché, rédemption, pardon, expiation...), la trahison et les coutumes et valeurs italo-américaines à travers un circuit pour le moins mafieux. Qui a dit cliché? 

 

Bien consciente de l'étendue et de la force de sa filmographie qui suggère un joli panel d’œuvres à analyser (Mean Streets, Raging Bull, La Dernière tentation du Christ, After Hours, New York New York, Taxi Driver etc...) c'est bel et bien CASINO qui me donne aujourd'hui envie de babiller. CASINO est un film clinquant, ambitieux et long......car ''plus c'est long, plus c'est bon'', c'est bien connu!



Comme son nom l'indique, CASINO pourrait être l'histoire de n'importe quelle grande usine à rêves de Las Vegas, fief ''bling-bling'' des croupiers 4 étoiles, des touristes et parieurs en tous genres, des animations colorées qui font mal à nos petits yeux. Vous savez, cet océan de fric en milieu désertique, cet oasis qui n'offre que mirage et désillusions pour finalement vous laisser dessécher sur le bas côté d'une route du Nevada ou pire dans une tombe creusée pour l'occasion. L'action de cette histoire-là se déroule au début des années 70, une décennie qui chérit les voitures qui en jettent, les pantalons pattes d'éph' et les chemises à jabots en soie.  

 

Générique du début: 1983. Sam Rothstein (Robert De Niro) de rose et de blanc vêtu vient nous cueillir quelques secondes avant sa ''mort'' en nous parlant d'amour et de confiance avant de s'engouffrer dans sa voiture piégée sur fond de musique classique; et que ne commence le long et passionnant récit des deux narrateurs et héros de cette grande tragédie. Le film propose une chronologie assez classique finalement, débutant par sa fin, il nous propose de rester pour comprendre ce qui a mené le héros là où on le rencontre.

 

 

 

 

 

Les narrateurs: Sam, grâce à son parcours précoce de parieur-arnaqueur brillant est en un rien de temps devenu le patron distingué du Tangiers, un des plus grands casinos de Las Vegas ; quant à Nicky Santoro (Joe Pesci), il est ''le'' gangster avec un grand G mais aussi un vieil ami de Sam, engagé comme homme de main afin de veiller sur la poule aux œufs d'or. Deux voix off intervenant alternativement pour nous conter l'histoire incroyable de deux hommes de caractère qui vont ''tout faire foirer''.

 

Quand Sam ''Ace'' réussit à se distinguer par  sa discrétion et son professionnalisme, Nicky Santoro se laisse un peu trop souvent envahir par une colère d'une rare violence qui laisse des traces de sang partout-partout !! Hormis leur évolution au sein d'une entreprise juteuse qui s'évertue à dépouiller et corrompre le plus/ou le moins honnête de tous les hommes, on découvre rapidement les ficelles de ce milieu plutôt étranger au commun des mortels - exit Patrrrick Bruel et une poignée d'autres.

 

-Qui arrose qui? Qui bombarde qui ? Qui surveille qui faisant quoi? Qui couche avec qui pour obtenir ce je-ne-sais-quoi qui brille? Puis finalement Qui dit mieux?

 

Scorsese fait dans le bling-bling assumé en 1995. Ici, les caméras prennent de la hauteur, les plans sont larges, plutôt d'ensemble afin de capter le remue ménage continuel que représente un casino. Flamboyante fiction dans laquelle "Don" Sam ''Ace'' va connaître une ascension rapide - son intérieur est une preuve flagrante - et une chute encore plus speed. Tel un dieu déchu. C'est la trahison qui nous mène de l'une à l'autre. Et pourtant, tout y était pour que le héros de Scorsese ne finisse pas trop mal: travail, puissance, argent, valeurs, amis, amour. Comme quoi, 1+1+1 n'est pas forcément = à 3. Quand à Nicky, la somme de sa violence + celle de ce monde est bien = à sa perte. Là ça marche très bien, voyez-vous!

 

Casino est un film que j'ai vu 3 ou 4 fois, toujours avec beaucoup de plaisir. Mais Casino est aussi un film que j'ai toujours trouvé très bavard, et un peu trop ''transparent'' malgré une belle orchestration des voix off et un montage tonique et soigné. Tout nous est compté. Au bout de dix minutes de film, un nombre incalculable d'informations nous est livré. Tout s'y enchaîne à une allure folle, le rythme, autre personnage important du film, ne laisse aucun répit au spectateur - l'action, la musique, la narration...l'ascension, la chute / la lumière, l'ombre. L'argent, la tune, le pèze, la maille, le pognon de la veille font des petits à chaque seconde qui passe, volant de mains en mains, passant des mallettes à code aux machines à sous et finissant sur les machines à compter de la sacro sainte salle des comptes du Tangiers. Des investisseurs aux politiciens, des voituriers aux bookmakers, une machine sans grain de sable malgré une position géographique semi-désertique.

 

 

 

 

Casino reste pour moi le film le plus causant du cinéaste. Attention, le scénario est chiadé et offre des jurons très fleuris; avec des acteurs fêlés et classes (Joe Pesci  en tête de liste) jusqu'au bout des ongles. Sharon Stone, seule personnage féminin important est très charismatique en poule de luxe mais mise une fois de plus - ou de trop - sur son physique de blonde incendiaire. Une jeune femme loin d'être bête mais restant dépendante d'un ex-mac minable et gourmand (James Wood est génial dans ce rôle de loser) et de produits en tout genre...Avec le démantèlement de la crapuleuse magouille, tout ce petit monde va avoir mal, très mal.

 

 

Et pour le seul survivant de l’esbroufe, c'est retour à la case départ...



05/02/2012
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