VALSE AVEC MON CINEMA

"KIFFE KIFFE DEMAIN" DE FAIZA GUENE (2004)

Après une longue période d'absence pour cause de projets personnels en parallèle, je reviens vous parler d'un livre, acheté 2 euros dans un bac de supermarché (on peut y trouver des merveilles malgré une chute des ventes significative), qui m'a fait sourire - c'est déjà bien - et même plus, rire - c'est bien mieux encore. Car c'est bien connu, le prix ne fait en rien la qualité d'une oeuvre. La preuve...

 

"Kiffe kiffe demain" est le premier roman de son auteure, âgée de 19 ans à l'époque. Un premier essai (semi-autobiographique?) plein d'humour et rempli de phrasés coupés-décalés et assez justes. Sans doute parce que les mots sont ceux de Doria, une adolescente de 15 ans, vive mais renfermée, fraîche mais frustrée par une vie pas très kiffante au sein de sa banlieue.

 

Dans une petite cité de Livry-Gargan (dans le 9-3 bébé !), Doria vit seule avec Yasmina, sa mère qui, pour s'en sortir, fait des ménages et surtout se fait exploiter par un patron peu scrupuleux. Inutile de préciser que la vie de ces deux femmes n'est pas facile, marquée par l'absence d'un mari-père "le barbu" reparti au bled épouser une jeunette plus féconde que son épouse dans l'espoir d'engendrer un fils qui sauverait son honneur.

 

Au lycée, Doria voit Mme Burlaud, une psychologue vieille, moche et qui "sent le parapoux", afin de lui faire part de son quotidien et de ses états d'âme. Sauf que Doria, elle refuse d'accepter l'aide d'adultes qui ont l'air d'avoir plus de problèmes qu'elle. Elle y va parce que c'est "remboursé par la sécu" et que ça contente ses profs. Entretemps, sa vie scolaire plutôt pas satisfaisante lui donne envie de voir le bonheur ailleurs et de vivre au jour le jour sans trop croire en l'avenir. Quand il pleut à petites gouttes, Doria pense que c'est Dieu qui lui crache  dessus alors la religion hein...Mais Doria a tout de même quelque chose qui lui fait battre le coeur un peu plus vite, c'est Hamoudi, un très beau fumeur de hasch du quartier qui se confie à elle et avec qui elle a l'impression d'être quelqu'un. Lui aussi tente de fuir les clichés et d'échapper à une existence où l'herbe n'est pas très verte.

 

Alors c'est vrai, jusque là, on pourrait se dire que ce récit n'est qu'une histoire d'adolescente boutonneuse qui se pose les questions que ma génération - trentenaires bien tassés - se posait en 1995; eh bien oui, c'est exactement ça, sauf que cette fille-là, elle aurait pu s'appeler Daria (oui la cynique drôle de la série d'animation des 90's-2000's). Et Daria est un peu mon homologue dessinée si je dois en croire mes amies. Alors Doria et moi on est devenues amies dès la 2ème page du livre. Son langage fleuri et plutôt riche - c'est pas l'ado lol 2.0 hein!! - est une vraie bouffée d'air frais littéraire. Bien sûr je n'irai pas me friter avec Mme Natacha Polomachin, critique mémère et chiante qui apporte ses services pas très nécessaires sur une célèbre chaîne privée, pour démontrer les subtilités de l'oeuvre et son rôle d'utilité publique. Mais le prix Goncourt me donne de l'urticaire, pour moi, rien ne vaut le récit d'une vie (même inventée), et je me pose en réelle fan de biographies et d'auto-biographies (surtout celles des acteurs et réalisateurs).

 

Alors je kiffe ce premier travail qui a laissé place à d'autres livres: "Un homme ça ne pleure pas", "Les gens du Balto"...et j'envie presque la créativité de langage de son auteure qui vise juste, sans être cruelle ni prétentieuse. Qui s'amuse avec ses mots des maux adolescents et qui donne envie d'apprécier la vie...en fait!

 

Ceci ne concerne que moi mais j'espère que vous aurez l'occasion de lire ce roman, sachant que ces qualités plus techniques sont qu'il est accessible, rapide à l'air et...pas cher!


26/03/2015
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LA BM DU SEIGNEUR de Jean-Charles Hue (2010)

France - Durée : 74 mns

Distribution: Frédéric Dorkel et Joseph Dorkel, Angélina et Michael Dauber entourés de leur famille et amis de la communauté yéniche des gens du voyage.

 

 

Jean-Charles Hue, réalisateur très audacieux et (mais) peu connu du grand public jusqu'alors a réalisé "La BM du seigneur" il y a maintenant quatre ans.

Un film dont j'avais entendu parlé mais vu la longue liste de films qui m'attend, que je n'ai pu voir que tout récemment.

 

Le sujet de ce second long-métrage - les gens du voyage - que beaucoup appellent "roumains", "gitans", "tziganes" ou "manouches" avec un taux d'amalgame élevé, m'a fait un bien fou. Sans doute suis-je bien lassée des œuvres numériques débordantes d'effets spéciaux et bien souvent assez vides d'un point de vue humain, ce que j'ai retrouvé ici. 

 

Fiction? Documentaire? Ce portrait d'homme est à la frontière des deux univers et brouille les pistes quant à la véracité des faits. Le titre, plutôt bien choisi, fait l'éloge de cette voiture de marque tant convoité pour sa robustesse et sa puissance tandis que le "seigneur" y prend place mais d'une manière bien précise. Bien entendu le film aborde d'autres thèmes et apporte un regard attentif mais sans complaisance sur des personnages haut en couleurs et politiquement intraitables.

 

Frédéric Dorkel (dans son propre rôle) est un membre respecté mais aussi craint par les siens. Vivant de vols de voitures et de bière fraîche (ça change de l'eau), ses démons intérieurs le poussent à enfreindre la loi divine malgré ses croyances. Issu d'une communauté très tournée vers Dieu et vers l'évangélisme, il écoute ses semblables se confesser sur la place publique le dimanche sans réellement remettre en question ses propres agissements. Marié et père de famille, il tente de s'occuper tant bien que mal de sa petite famille dans un climat social pesant et où son entourage haut en couleurs ne l'aide pas à s'élever plus haut dans les cieux.

 

Un soir, alors qu'il brûle les papiers d'un véhicule qu'il a volé, il voit enfin la lumière. Celle-ci lui confie alors un chien blanc. Ce nouveau compagnon débarque du jour au lendemain dans une vie et au sein d'un territoire fermé il n'y a pas de réelle place pour les animaux. Entre sa caravane et son camion, les champs et les bois, Frédéric prend soin de ce cadeau comme la prunelle de ses yeux et se fait la promesse de reprendre sa vie en main. Mais sa famille et ses amis ne vont pas vraiment aller dans son sens, ne comprenant pas vraiment ce revirement soudain. 

 

Dès les premières minutes du film, on découvre un univers atypique servi par deux-trois clichés sur les gens du voyage mais qui nous font penser que ces clichés n'en sont pas toujours. Et c'est là que la démarche du cinéaste commence. Parler de voleurs et de gens du voyage, voilà qui est tellement actuel...mais...le récit de Frédéric teinte la suite de son histoire d'un petit quelque chose de spécial.

 

On sent que la rupture n'est pas loin, que la tension est palpable et qu'à moins d'un petit miracle, le temps va bientôt tourner à l'orage. Frédéric, sous des airs de petite frappe montre beaucoup de respect aux gens de sa communauté. Impulsif et violent, on ressent surtout une grande humanité et quelque chose d'un peu fragile et cassé chez lui.

 

Frédéric, mi-ours mi-panda, si les images vous parlent davantage vit à proximité des bois dans une caravane- terrier où la porte est plus souvent ouverte que close. Au premier abord, certains pourraient passer leur chemin en découvrant des scènes plutôt dépourvues de couleurs et de lumière mais ceux qui décideraient de se laisser happer par l'histoire de ce personnage original comme moi pourraient se souvenir de lui dans quelques années.

 

Jean Charles Hue, pour avoir vécu longtemps au sein de ce groupe refermé sur lui-même a eu la chance de pouvoir filmer ses membres - non sans difficultés - dans toute leur authenticité et sans le filtre que l'on retrouve dans bien des oeuvres qui déforment parfois les us et coutumes de chacun. Surtout quand il s'agit des gens du voyage.

 

Je vois que le prochain long-métrage de JCH sort prochainement en salles et ressemble de loin à une suite de cette histoire. Vous pourrez découvrir la bande annonce de "Mange tes morts - Tu ne diras point!" (titre qui ne présage rien de catholique!!) dans la rubrique...Bandes annonces pour vous faire une idée mais avant...

 

C'est par ici...

 

 

 

 


30/10/2014
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FAST LOVE - MA MINI VIDEO AVEC ANIMOTO


02/12/2013
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ACCES AU CINEMA INVISIBLE

PROGRAMMATION DECEMBRE 2013

 

Lady Kung Fu // Mercredi 4 décembre
Lucia y el Sexo // Vendredi 6 décembre
Yossi // Mercredi 11 décembre

 

 

 

LADY KUNG FU
Mercredi 4 décembre // 18h30
Salle Jules Vallès // Médiathèque Jacques Demy, 24 quai de la Fosse - Nantes
Gratuit !


Une jeune prodige des arts martiaux se marrie avec son mentor, juste avant sa mort, afin de s’assurer que son héritage ne revienne pas à son frère malfaisant mais à son neveu, fidèle aux traditions. Cette jeune femme se retrouve donc doyenne d’une famille traditionnelle chinoise et sa rencontre avec son petit neveu, jeune impétueux, étudiant dans le Hong Kong cosmopolite et moderne, sera l’occasion d’un choc entre les générations...

Produit par la mythique Shaw Brothers, Lady Kung Fu (Cheung Booi // Hong Kong, 1981) est réalisé par le grand Liu Chia-Liang (La 36ème Chambre de Shaolin). Le film allie à merveille scènes de combat et de comédie, et propose une lecture très pertinente de la Chine contemporaine, tiraillée entre la tradition et la modernité, dont Hong Kong a toujours été le symbole.

 


 

 

 

LUCIA Y EL SEXO
Vendredi 6 décembre // 16h
CIL, Salle 410 // Faculté des langues et cultures étrangères, Campus Tertre - Nantes
Gratuit !


Accès au cinéma invisible est partenaire de l'événement Erotic'Art organisé par l'association Nomade Culture les 5 et 6 décembre prochain et propose la projection du film Lucie et le sexe (Lucia y el Sexo // Espagne, 2002) de Julio Medem.

Après la mort de son petit ami, Lucia, qui est serveuse à Madrid, disparaît. Elle s'est exilée sur une île méditerranéenne afin de se ressourcer. Dans le calme de son exil, elle redécouvre les aspects troubles de son ancienne relation amoureuse.

 


 

 

 

YOSSI
Mercredi 11 décembre // 19h30
Pôle étudiant // Campus Tertre - Nantes
Gratuit !


Le Docteur Yossi Gutman se remet difficilement de la mort de son compagnon 10 ans plus tôt, durant leur service militaire. D’autant plus qu’il n’assume pas son homosexualité dans une société peu ouverte et qu’il n’arrive alors pas à parler de son mal-être à qui que se soit. Sa rencontre avec un groupe de jeunes soldats en permission va changer la situation...

Yossi (Israël, 2012) est la suite de Yossi et Jagger, du même réalisateur, moyen-métrage sur la relation entre deux soldats israéliens. Depuis, le cinéaste Eytan Fox a connu le succès avec Tu Marcheras sur l’Eau, mélange réussi entre thriller et comédie sociale. Ce film est un très beau drame doux-amer sur la douleur d’un homme et une très jolie histoire, racontée par un metteur en scène efficace et de talent.
Un film à découvrir !

 

 

VOUS REMARQUEREZ QUE LES TROIS PROJECTIONS SONT GRATUITES ET QU'ELLES AURONT LIEU A NANTES INTRA-MUROS. VOUS N'AVEZ DONC AUCUNE EXCUSE...

 


02/12/2013
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LA GAUCHERE de Leslie Bedos (2005)

 

La Gauchère est un livre qui renferme 11 superbes nouvelles assez dingues et plutôt rafraîchissantes malgré leur ancrage dans le quotidien. Autant d'histoires que de personnages: humains, cruels, drôles, malheureux, amoureux, fragiles... et souvent gauches. On pourrait se demander si la journaliste Leslie Bedos ne confie pas là un bout de vie de personnages personnellement rencontrés tellement ils semblent fréquentables.

 

Son style d'écriture est simple, audacieux et provocateur et m'a beaucoup amusé mais pas que. Au fil des pages, curieuse et boulimique, j'ai eu la surprenante impression d'incarner certains de ses personnages, qu'ils soient hommes ou femmes. Toutes les émotions sont là. On passe de l'amusement à la tristesse, de la colère à l'agacement, du désir d'aimer à l'irréprochable besoin de détester ou de rire.


1. Les gens sont ridicules → A la fois gauche et très à l'aise, l'étourdie de cette première nouvelle est atypique. Sa maladresse est attendrissante et m'a fait sourire. Elle s'envoie des Chronopost par erreur, foire des rencontres de premières nécessités, blesse certaines personnes sans méchanceté aucune ou se retrouve suspectée d'être une nana puante lors d'une séance d'essayage. Mais ceux que ça gêne, c'est eux!

 

2. La grille → Une adolescente de 13 ans parle de la première fois où une grille de sécurité a été installée chez elle, masquant cette lumière dont on a besoin à cet âge, comme à tous les âges d'ailleurs. Le locataire précédent s'était défenestré alors ses parents avait rapidement penché pour cette option qui protège mais qui oppresse. Partageant sa chambre avec une petite soeur à moitié cannibale, l'héroine se rabougrit...avant de pouvoir à nouveau ouvrir une fenêtre.

 

3. Ca manque de cul → Elle (c'est l'héroine sans nom) travaille pour un journal de cul. Voici la première phrase de cette nouvelle. Elle le fait honteusement,  parce que c'est la seule opportunité qu'elle a trouvé malgré ses compétences et que ce n'est pas le style de boulot dont on est particulièrement fière de parler. Mais son problème majeur disons, c'est qu'elle n'aime pas le sexe alors le cul, encore moins. Son patron lui demande plus de passion et d'investissement. Sa vie lui semble nulle car personne n'est là pour lui donner envie d'en parler...

 

4. Ils s'aiment → Des couples. Jeunes, vieux, sincères, adultères, pas très démonstratifs ou beaucoup trop...Autant de comportements amoureux que de liens fragiles qui démontrent les différentes façons et les multiples et complexes raisons que nous avons d'aimer. Avec ou sans enfants, projets ou passions. L'amour revêt tous les visages qu'on ne lui connaît pas toujours.

 

5. Elle a lâché la barre → Une trichotillomane (personne qui s'arrache les poils et les cheveux) fraîchement séparée sur le quai d'une gare après le départ de ses enfants en vacances. Son chômage et sa solitude qui la pousse à ressortir son carnet d'adresses. Mais personne ne répond. A part sa géniale dermatologue qui lui sert d'improbable psychologue...

 

6. Lucienne et Lucien → Une mère parle longuement de ses deux enfants. Ses deux amours. Si différents mais bien sortis du même ventre. Elle se souvient de leur enfance et de leur apprentissage de la vie avant de leur annoncer ''la'' nouvelle.

 

7. La gauchère → Un voyage professionnel dans le Sud, une rencontre avec deux frangines déjantées, une voiture de location à rendre au petit matin, la gauchère doit honorer ses obligations mais n'oublie pas de prendre du bon temps. L'amusement va laisser place à la pression puis au soulagement. Qui a dit que travail et plaisir ne peuvent pas cohabiter?

 

8. L'amie → L'amitié n'a pas de modèle, il semble y avoir autant d'histoires amicales que de personnes. Ici, il est question de domination. Une relation sado-masochiste entre deux femmes aux caractères diamétralement opposés. L'une mène la danse pendant que l'autre subit, consciente mais admirative. Mais les dominés sont-ils vraiment ceux que l'on croit?

 

9. La petite ville → Un homme abandonné par sa femme va bientôt péter les plombs; Muriel, en pleine mutation géographique semble vivre dans l'ombre de sa soeur Nadine avec qui il lui semble difficile de communiquer...Bientôt la parfaite et super Tatie Nadine va croiser le chemin de l'homme en colère.

 

10. Le stand → Une jeune femme obsédée par les jeux planqués dans les magazines décide de monter un stand pour honorer un vieux désir de jouer à la marchande. L'amour de son compagnon, le décès récent de sa cougar de mère, sa vie commerciale insipide...le tout raconter avec beaucoup d'humour.

 

11. L'avance → Une écrivaine payée d'avance par sa maison d'édition se débat avec un cerveau vide d'idées. Bloquée dans son improductivité, elle doit tout de même rendre des comptes à son patron sur l'avancement de ses écrits. Passant du roman à la nouvelle, elle sèche. L'avance ou le syndrome de la fameuse page blanche.

 

 BONNE LECTURE ♥


29/07/2013
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QUAND LES FEMMES PRENNENT LES ARMES...

Convenons ensemble que les femmes que je souhaite mettre en lumière ici ne prônent pas la violence pure et dure mais celle nécessaire à leur survie ainsi qu'à la protection de leurs valeurs, leur honneur et bien encore de celle de leur famille. Il s'agit également de films que j'ai pu voir...la liste est non exhaustive bien entendu! Libre à vous d'y rajouter d'autres guerrières.


 

 JOHNNY GUITAR de Nicholas Ray (1954)

 

  Vienna → Joan Crawford

 

 


 

 COFFY, LA PANTHERE NOIRE DE HARLEM de Jack Hill (1973)

 

Coffy → Pam Grier

 

 


 

FOXY BROWN de Jack Hill (1974)

 

Foxy Brown → Pam Grier

 

 


 

 ALIEN LE HUITIEME PASSAGER de Ridley Scott (1979)

 

                Lieutenant Ellen Ripley → Sigourney Weaver

 

 


 

 TERMINATOR 2 : LE JUGEMENT DERNIER de James Cameron (1991)

 

                  Sarah Connor → Linda Hamilton

 

 


 

KILL BILL Vol. 1 & 2 de Quentin Tarantino (2003-2004)

 

 Beatrix Kiddo "Black Mamba" → Uma Thurman

 

 


 

BONNIE & CLYDE d'Arthur Penn (1967)

 

Clyde Barrow → Faye Dunaway

 

 


 

 NIKITA de Luc Besson (1990)

 

 

 Nikita → Anne Parillaud

 

 


 

THELMA ET LOUISE de Ridley Scott (1991)

 

Louise → Susan Sarandon   -   Thelma → Geena Davis

 

 


 

 STRANGE DAYS de Kathryn Bigelow (1995)

 

Lornette "Mace" Mason → Angela Bassett

 

 


 

 MILLENIUM LE FILM - Nils Arden Oplev (2009)

 

Lisbeth Salander → Noomi Rapace

 

 


 

 MONSTER de Patty Jenkins (2003)

 

Aileen Wuornos → Charlize Theron

 

 


 

 BOULEVARD DE LA MORT de Quentin Tarantino (2007)

 

De gauche à droite: Zoe, Kim, Abernathy et lee 

     Mary Elizabeth Winstead, Rosario Dawson, Zoe Bell et Tracie Thoms  

 


19/11/2013
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LES TRAVESTIS LES PLUS "FUN" DU CINEMA

Quoi de plus audacieux et drôle qu'un homme déguisé en femme? Pour ceux qui suivent, pari réussi. Avec une mention très spéciale pour Tim Curry et Michel Serrault.


 

 

THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW de Jim Sheridan (1975)

 

 TIM CURRY

                                                                                                

DR FRANK-N-FURTER

 


 

 PINK FLAMINGOS de John Waters (1972)

 

                    HARRIS GLEN MILSTEAD

                                                       

 

DIVINE

 


 

LA CAGE AUX FOLLES d'Edouard Molinaro (1978)

 

                                                                                     MICHEL SERRAULT

                                                                

ZAZA

 


 

 TOOTSIE de Sydney Pollack (1982)

 

                       DUSTIN HOFFMAN

                                                     

DOROTHY MICHAELS

 


 

 PRISCILLA FOLLE DU DESERT de Stephan Elliott (1994)

 

                                        

                                                   Hugo Weaving, Terence Stamp et Guy Pearce

 

 

 MITZI, BERNADETTE, FELICIA

 


 

 MADAME DOUBTFIRE de Chris Columbus (1993)

ROBIN WILLIAMS

                                                            

 MRS EUPHEGENIA DOUBTFIRE

 


 

RETOUR VERS LE FUTUR 2 de Robert Zemeckis (1985/1990)

 

MICHAEL J.FOX

 

MARLENE MC FLY

 


 

 LA MAUVAISE EDUCATION de Pedro Almodovar (2004)

 

GAEL GARCIA BERNAL

 

ZAHARA

 


 

 CERTAINS L'AIMENT CHAUD de Billy Wilder (1959)

  

                           
                                                   
                     

      TONY CURTIS                         JACK LEMMON

                                                                                                              

JOSEPHINE ET DAPHNE

 


 

TENUE DE SOIREE de Bertrand Blier (1986)

 

                             

                     GERARD DEPARDIEU                   MICHEL BLANC

                                                           

BOB & ANTOINE

 


 

LE PERE NOEL EST UNE ORDURE de Jean-Marie Poiré (1982)

 

                     CHRISTIAN CLAVIER

                                              

KATIA

 


 

THIS MUST BE THE PLACE de Paolo Sorrentino (2011)

 

 

Sean Penn

 

CHEYENNE


22/10/2013
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BLUE JASMINE de Woody Allen (2013)

USA - Durée: 98 mns

Distribution: Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin, Andrew Dice Clay, Peter Sarsgaard, Bobby Cannavale, Louis C.K, Max Casella...

  

 

Tout d'abord, le cinéma de Woody Allen ne m'a jamais impressionné au delà de cette façon singulière qu'il a très tôt eu de raconter sa ville - au même titre que ses collègues Spike Lee et Martin Scorsese. En revanche, ses films ''cartes postales'' réalisés dans la seconde partie de sa carrière m'ont permis de découvrir une autre facette du cinéaste autrefois coincé entre deux rues de Manhattan. Sortir de cette bonne vieille Big Apple pour "globe-trotter" a été une de ses plus brillantes initiatives. Après de longues - et pas toujours bonnes - vacances européennes (To Rome with love, Match Point, Minuit à Paris, Vicky Cristina Barcelona...) je trouve que son retour au pays, très attendu par certains, lui va vraiment à ravir...Mais là, j'ai pas trouvé plus original, vous l'aurez sans doute lu via la presse internationale qui se prosterne (encore une fois) devant le maître new-yorkais...

 

Dans cet article, je ne me prosternerai aucunement mais je peux tout de même avouer que ce come back original et ô final assez ''girly'' est d'une grande fraîcheur et malgré la dureté de la situation, très drôle. Donc qui mérite, à mes yeux, que je me penche un peu dessus...

 

Pitch:

Mariée à Hal (Alec Baldwin) un homme d'affaires aux apparences parfaites et au compte en banque bien fourni, Jasmine (Cate Blanchett) affiche avec désinvolture un train de vie mondain et cellophané new-yorkais. Mais cette partie là, on la découvre après que la jeune femme ait débarqué en trombe chez sa jeune soeur Ginger (Sally Hawkins) au coeur de San Francisco. C'est à l'aide de flashbacks que Woody Allen présente non sans cynisme les raisons qui ont poussées le petit monde courtois de Jasmine a volé en mille éclats. Et l'image de celle qui se cache derrière un nom de fleur va rapidement s'effriter. Ginger, en soeur attentionnée et peu rancunière face au double jeu que joue son aînée tentera malgré leurs différends de lui redonner goût à la vie. Une mission qui va s'avérer complexe et risquée car la Blue Jasmine du titre quoique très présentable derrière son regard azur et ses allures clean est en réalité une femme frustrée, malheureuse, dépendante et venimeuse cachant dans son sac Vuitton de lourds secrets. Le moment est arrivé pour cette dernière de repartir de zéro et de remettre un peu d'ordre dans sa vie.

 

Depuis ses débuts cinématographiques, il n'est un secret pour personne que Woody Allen aime les femmes et les actrices qu'il tend à porter au firmament et vers une gloire certaine (Mia Farrow, Diane Keaton, Penelope Cruz, Scarlett Johansson...à qui on dit Merci ??).  Aussi son retour au bercail se matérialise à nouveau au travers de deux actrices d'exception. On parle pour l'essentiel de la (sublime) américaine Cate Blanchett dans un grand rôle mais la très britannique Sally Hawkins que vous avez peut être vous aussi aperçue grâce au cinéma de Mike Leigh (le génial All or Nothing et le très optimiste Be Happy) y est étonnante et un brin décalée -comme à son habitude. Il est clair ici que choisir deux femmes diamétralement opposées, tant physiquement que d'un point de vue moral (brune/blonde, grande/petite, distinguée/délurée, classique/excentrique, authentique/plastique, naive/calculatrice...) donne une grande force à ce film. Entourées d'hommes qui les aiment et/ou les embobinent, l'une et l'autre tentent de garder le cap de leur vie.

 

 

Jasmine qui nous est d'abord présentée comme une femme plutôt respectable malgré une superficialité certaine et affichée se dévoile alors. Et celle qui nous était apparue comme belle, raffinée et fraîche telle la rosée du matin s'avère être une alcoolique dépressive patentée dont les traits se durcissent à mesure que l'intrigue est levée. Après avoir longtemps rouler en limousine dans la ville de tous les possibles, c'est dans un taxi local qu'elle fait une entrée (ou intrusion, c'est vous qui voyez) remarquée dans la vie et le modeste appartement de sa soeur qui élève seule ses deux fils. La cadette, quelque peu naive lui ouvre sa porte malgré les avertissements de son ex-mari Augie et de son nouveau compagnon Chili que Jasmine méprise dès la première rencontre. Comment accepter ses personnages si pathétiques issus d'un milieu social où Fendi et Chanel n'ont pas leur place? Dur, très dur pour Jasmine. Femme au bagout certain mais au portefeuille désormais vide.

 

 

Très tôt, on comprend pourquoi leurs différences ont rapidement et durablement séparées les deux jeunes femmes mais aussi que celle qui a tout foiré n'est pas celle que l'on croit. Vie modeste mais authentique versus vie aisée mais ''fake''. Hal et Augie, leurs maris respectifs n'avaient quant à eux aucune raison de se croiser jusqu'à ce qu'un placement proposé par le premier au second ne les sépare ad vitam.

 

Woody Allen nous conte grâce à son savoir faire et à l'interprétation irréprochable de Cate Blanchett l'ascension et la chute d'une femme "de". Jasmine croyait en l'amour mais surtout en sa golden card quand Hal lui a brisé le coeur - et dégonflé le compte en banque. L'homme affairé s'est transformé en une sorte de mix' entre Christophe Rocancourt/Bernard Maddof et DSK avant de se faire coincer grâce à un coup de fil dénonciateur mystérieux. Quelle femme n'aurait pas péri, affadie par la déception et...le remord? 

 

La solitude et l'aigreur de Jasmine nous questionne sur l'état d'esprit actuel de l'ancien créateur de rêves Allen. Le come back du cinéaste est certes signé de sa plus belle plume mais avec la livraison d'un constat dur et amer. L'Amérique n'est définitivement plus ce qu'elle était, cernée par le pouvoir, l'argent et le manque de scrupules. Et Woody Allen de faire une critique sociale et habile après avoir trainer ses guêtres en Europe (Paris, Rome, Londres, Barcelone) comme si la coupure de presque dix ans lui avait fait prendre un nouveau départ et un nouveau point de vue sur les moeurs et les démons qui dévorent sa terre natale. 

 

Et à l'arrivée, c'est qui-qui va rafler quelques récompenses pour une oeuvre réussie et un retour en grande pompe? On parle de Cate Blanchette coiffant et crucifiant au poteau ses consoeurs pour l'Oscar dans la catégorie "Meilleure actrice". To be continued...


02/10/2013
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ALL OR NOTHING de MIKE LEIGH (2002)

Comédie dramatique - Grande-Bretagne - Durée: 127 minutes

Distribution: Timothy Spall, Lesley Manville, Alison Garland, James Corden, Ruth Sheen, Marion Bailey, Sally Hawkins, Helen Corker...

 

 

Le temps me manque cruellement...Et le cinéma continue à dévoiler généreusement ses beaux tissus que Mike Leigh, un de ses plus fidèles drapiers, nous invite à dérouler et admirer avec attention. Pièces dans le fond d'un grenier mal éclairé, que l'on n'aurait pas vu. Pièces qui, d'apparence, ne semblent être ni de velours ni d'organza mais plutôt de ces étoffes, un peu rigides, et dans lesquelles on tenterait de se sentir bien sans vraiment y parvenir. 

 

All or Nothing sans être du poil à gratter est une oeuvre qui irrite la peau mais dans le seul but de faire ressortir ce grain si fin et si fragile cachée en dessous...bien en-dessous.

  

Mike Leigh, réalisateur britannique considéré depuis la sortie de Naked (1993) - qui marquera son grand retour au cinéma - comme un des meilleurs avocats à la barre de la classe ouvrière anglaise plaide ici la légitime défense. Démontrant avec grande habileté que les vrais gens ont d'abord pour principal projet de s'en sortir et de joindre les deux bouts avant de se réjouir des festivités à l'approche du jubilé royal.

 

A l'aide d'une plume acérée et d'une encre qui tâche, l'électron libre qu'est Leigh laisse des traces sur le papier et la spectatrice que je suis tente de se souvenir ce qu'elle a vu d'écrit...

 

TOPO:

 

Phil et Penny sont pris entre routine et déprime coincés dans leur boulot respectif et happés par leur train-train quotidien.

 

Lui est chauffeur de taxi employé au rabais dans une petite société, elle est caissière dans un supermarché des environs. Pendant que leur fils Rory, plombé par une obésité envahissante et par une trop grande allergie au travail reste à égale distance de la télé et du canapé familial, Rachel, leur fille, fait des ménages dans une maison de retraite. 

   

 

Entre ses heures interminables à transporter des personnages plus fêlés que dangereux et à attendre les fades dîners familiaux, Phil, dont la bonhomie et la grande nonchalance pourront toucher comme irriter, fait les fonds de tiroir pour payer la location de sa voiture de fonction.

 

 

 

De son côté, Penny, irritée par une vie sans feux d'artifices, par l'agressivité grandissante de son fils et par l'absence d'autorité de son compagnon tente de trouver un peu de chaleur auprès de ses deux amies: Maureen et Carol. 

 

Au coeur d'un folklorique voisinage, on peut donc faire la connaissance de ses deux femmes. Maureen, femme célibataire positive et débrouillarde dont la fille, Donna, mal maquée à un copain violent ou encore de l'indécise et provocante Samantha (dont le style très "Amy Winehousien" m'a troublée) désespérée par Carol (l'autre amie de Penny) et Ron, ses parents alcooliques et largués. 

 

Et tout ce petit monde se croise, se brouille, se toise mais se soutient aussi dans la pénibilité de la vie. Là où une forme de fatalité semble guetter chacun des personnages, plombés par la grisaille et par des relations humaines complexes.

 

A travers ces tableaux, Mike Leigh ne bichonne personne. Plaçant de lourdes enclumes sur les frêles mollets de ses protagonistes qui ne peuvent nous laisser indifférents face à leur désarroi. Pas le choix que de les regarder se dépatouiller comme ils peuvent.

 

Quant l'argent manque, que l'amour ne fait plus vraiment partie du cadre et que l'alcool et la malbouffe sont les béquilles d'une société anglaise désabusée, Leigh provoque un autre cataclysme dans la vie de Phil et Penny...

 

Et tout est sur le point de s'effondrer pour finalement pousser les membres de leur famille à essayer de repartir sur des bases plus saines et plus solides. 

 

 

C'est bien face aux rudes épreuves de la vie que chacun tend à montrer sa face la plus fragile et la plus humaine. Parfois...Que l'amour peut revenir par touches éparses grâce à un regard, une grimace, un acte manqué. Que cette folie et cette fantaisie qui nous prennent et promettent parfois de casser la routine d'un quotidien morose peuvent alléger un fardeau présent depuis bien trop longtemps.

 

Ce film d'apparence bien sombre est l'histoire d'un amour fragile retrouvé et surtout l'histoire de la vie. Il est triste mais optimiste, décalé et surprenant, énervant et oppressant et restera un très bon souvenir de cinéma british pour moi.

 


29/08/2013
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L'EXORCISTE - WILLIAM FRIEDKIN (1973)

États-Unis - Durée: 125 minutes (Version intégrale)

Adaptation du livre ''The Exorcist'' de William P. Blatty basé sur une histoire vraie et sorti en 1971.

 

Distribution: Ellen Burstyn, Linda Blair, Max Von Sydow, Lee J.Cobb, Jason Miller, Kitty Winn, Jack Mc Gowan, Révérend Thomas Bermingham...

 

Si le cinéma de ce nouveau millénaire nous propose de plus en plus d'oeuvres où le sang doit absolument jaillir de corps meurtris, torturés, tronçonnés, démembrés, 1973 était l'année de sortie d'un film novateur en la matière, à la fois minimaliste dans sa réalisation et brillant d'un point de vue effets spéciaux.

 

Un film qui s'inscrit dans une période cinématographique américaine bien particulière. Celle du changement: Le Nouvel Hollywood. Ou la fin du règne des producteurs au profit de metteurs en scène plus présents et plus déterminés que jamais. Quelques noms: George Lucas, Steven Spielberg, Michael Cimino, Martin Scorsese, Milos Forman, Brian De Palma, Hal Ashby, Dennis Hopper, Francis Ford Coppola...et j'en passe.

 

Quand William Friedkin, fraîchement oscarisé pour son premier long-métrage French Connection (1971) accepte de réaliser ce film de commande ''soi-disant'' basé sur des faits réels relatés dans le livre éponyme de William Peter Blatty (scénariste et producteur de l'adaptation), il ignore encore que son œuvre deviendra un véritable phénomène mondial et un classique du genre.


L'HISTOIRE:

 

Chris Mc Neil (Ellen Burstyn), actrice adulée séparée pour un temps de son époux, élève sa fille Reagan (Linda Blair) à Georgetown, un quartier de Washington D.C. Mère et fille mènent alors une vie paisible et sans gros nuage jusqu'au jour où Reagan, peu après avoir manipulé une vieille tablette Ouija* commence à se comporter de façon bien étrange. Alors prise de violents spasmes et de sautes d'humeur incompréhensibles de tous.

 

Après l'incident notable où la jeune fille, pourtant alitée depuis plusieurs jours, rejoint sa mère et quelques invités pour menacer l'un d'entre eux avant d'uriner sur la moquette du salon, Chris décide sérieusement de la faire examiner. Selon le diagnostic déroutant mais peu affolant des médecins, il s'agit là de troubles nerveux assez rares dus à la prépuberté de la fillette d'ordinaire douce et agréable. Cependant, le comportement de Reagan ne fait qu'empirer de jour en jour. Son visage de jeune fille laisse alors place à une figure de plus en plus hideuse aux rictus terrifiants.

 

Chris, après avoir compris que la science ne pouvait plus grand chose pour sa fille mais également après le meurtre inexpliqué de son ami Burke (Jack Mc Gowan) finit par se tourner vers l'Eglise. Bilan: Reagan serait possédée par une entité démoniaque. Avec l'aide de deux prêtres exorciseurs (William O'Malley et Max Von Sydow) le pénible et long combat de Chris pour retrouver sa fille commence...

 

 

La portée documentaire et l'aspect réaliste de certaines scènes du film combinés à de véritables prouesses techniques inscrivent cette oeuvre dans une démarche typique des années 70. Période chérie pour les auteurs où chacun pouvait laisser libre cours à sa personnalité, à ses envies et à ses ambitions ...si grandes soient-elles. Ici, la motivation de William Friedkin n'était pas seulement d'adapter une oeuvre mais davantage de faire un meilleur film que son homologue et ami, Francis Ford Coppola.

 

Si l'Exorciste de William P. Blatty permettait une grande liberté d'imagination aux lecteurs, ce difficile projet d'adaptation demandait à ses commandes quelqu'un d'affirmé et de téméraire. Car à cette période, les effets spéciaux nécessaires aux transformations de la jeune héroine (lévitations, possession, esprits frappeurs...) semblaient pour beaucoup impossibles à réaliser car bien au-delà de ce que les studios (ici, la Warner Bros) étaient capables de faire.

 

 

friedkin-exorcist.jpg

  William Friedkin sur le tournage de son film maudit

 

 

Reste qu'en réalité, le plus difficile dans l'histoire de ce film n'était pas d'innover mais bel et bien de contrôler le monstre Friedkin dont le surnom était "Willy le cinglé'' ou "Willy The freak" pour les anglophones. L'auteur, caractériel, odieux, imprévisible mais doué et sûr de lui était d'un sadisme qui semblait le pousser à saborder son propre tournage et à virer les gens avant de les réhabiliter pour mieux les terroriser. Dans les annales du Making-of citées dans l'ouvrage "Le Nouvel Hollywood" de Peter Biskind, un technicien rapporte: << C'est le seul type que je connaisse qui serre la main à quelqu'un, le sourire aux lèvres et plein d'enthousiasme, et qui dans la seconde qui suit dit: '' Foutez-moi ce type dehors." >> William Friedkin se voyait plus doué pour la réalisation que pour soutenir son équipe comme il l'avouera lui-même: "Je préfère travailler avec trois piquets qu'avec des acteurs".

 

Ne se gênant pas pour gifler William O'Malley, véritable prêtre jésuite devenu acteur pour l'occasion parce qu'il échouait à donner l'effet voulu lors d'une absolution, tirant en l'air avec une arme chargée à blanc pour provoquer chez les autres peurs et surprises; ou encore exploitant la douleur de l'actrice Ellen Burstyn (Chris).

 

Pour l'exemple, cette scène où Reagan qui s'enfonce un crucifix entre les cuisses doit projeter sa mère contre un mur. Le harnais prévu pour la sécurité d'Ellen Burstyn lors de la cascade était géré par un technicien auquel Friedkin donna l'ordre de tendre le dispositif au maximum. L'actrice retombant lourdement et violemment sur son coccyx, hurla de douleur, mais voilà le résultat que recherchait "Crazy Willy": un réalisme jusqu'au boutiste...

 

Autre tragédie pour le moins déroutante, neuf personnes auraient également trouvés la mort pendant la période du tournage (dont Jack Mc Gowran qui interprétait Blake Dennings...) de façon directe ou indirecte.

 

Autant d'éléments perturbateurs qui participèrent davantage à la dimension horrible de ce film. Voilà ce que j'adore. C'est autant ce qu'il nous raconte que l'ambiance dans laquelle tout fut réalisé. J'ai toujours aimé connaître l'envers du décor pour les films que j'analyse. Un moyen pour moi de dédramatiser (savoir que le sang des films d'horreur serait un sirop parfumé) ou de dé-déifier un univers où tout semble parfait tellement le produit fini nous plaît. Minute les papillons...un film peut en cacher bien d'autres. Tout n'est pas d'or!

 

L'Exorciste est donc un film à l'impact incroyable. Lors de sa tonitruante sortie en salles, tout le monde semblait vouloir participer au cauchemar 70's.

 

Dommages collatéraux et troublants. Ceux qui y parvenaient étaient bien souvent pris de crises d'hystéries, s'évanouissaient, criaient, souvent vomissaient et surtout peinaient ensuite à s'endormir dans leur confortable petite maison. De la litière était saupoudrée par les exploitants entre les rangées avant les projections pour prévenir tout rejet et des ambulances étaient parquées à l'avance pour évacuer les plus touchés. Suite à toute cette agitation, l’église reçut une multitude de lettres qui confiaient la peur de certaines personnes qui se sentaient possédées ou à défaut, soupçonnaient leurs proches d'être aux prises avec le malin. Et un grand nombre d'entre eux, croyant ou non, cherchait à se laver de leurs péchés en retournant se confesser.

 

La puberté féminine, fruit d'une peur et d'une crainte des hommes du film, était le thème prépondérant avec au centre ce manichéisme propre aux américains qui démontrait comment le Bien et le Mal cohabitaient. Soit très difficilement. Et Satan n'était plus juste un démon maléfique, il prenait la place du père de Reagan et celle du mari absent de Chris. Le sang pré-menstruel semblait souiller les sièges et les murs de l'Amérique. Mais ici, c'est bel et bien le réalisateur Friedkin qui semblait être le diable en personne.

 

Pour en savoir plus, allez consulter cet article très intéressant ici:

http://www.gameblog.fr/blogs/noiraude/p_77794_tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-l-exorciste-


18/11/2012
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