VALSE AVEC MON CINEMA

CINEMA


LA BM DU SEIGNEUR de Jean-Charles Hue (2010)

France - Durée : 74 mns

Distribution: Frédéric Dorkel et Joseph Dorkel, Angélina et Michael Dauber entourés de leur famille et amis de la communauté yéniche des gens du voyage.

 

 

Jean-Charles Hue, réalisateur très audacieux et (mais) peu connu du grand public jusqu'alors a réalisé "La BM du seigneur" il y a maintenant quatre ans.

Un film dont j'avais entendu parlé mais vu la longue liste de films qui m'attend, que je n'ai pu voir que tout récemment.

 

Le sujet de ce second long-métrage - les gens du voyage - que beaucoup appellent "roumains", "gitans", "tziganes" ou "manouches" avec un taux d'amalgame élevé, m'a fait un bien fou. Sans doute suis-je bien lassée des œuvres numériques débordantes d'effets spéciaux et bien souvent assez vides d'un point de vue humain, ce que j'ai retrouvé ici. 

 

Fiction? Documentaire? Ce portrait d'homme est à la frontière des deux univers et brouille les pistes quant à la véracité des faits. Le titre, plutôt bien choisi, fait l'éloge de cette voiture de marque tant convoité pour sa robustesse et sa puissance tandis que le "seigneur" y prend place mais d'une manière bien précise. Bien entendu le film aborde d'autres thèmes et apporte un regard attentif mais sans complaisance sur des personnages haut en couleurs et politiquement intraitables.

 

Frédéric Dorkel (dans son propre rôle) est un membre respecté mais aussi craint par les siens. Vivant de vols de voitures et de bière fraîche (ça change de l'eau), ses démons intérieurs le poussent à enfreindre la loi divine malgré ses croyances. Issu d'une communauté très tournée vers Dieu et vers l'évangélisme, il écoute ses semblables se confesser sur la place publique le dimanche sans réellement remettre en question ses propres agissements. Marié et père de famille, il tente de s'occuper tant bien que mal de sa petite famille dans un climat social pesant et où son entourage haut en couleurs ne l'aide pas à s'élever plus haut dans les cieux.

 

Un soir, alors qu'il brûle les papiers d'un véhicule qu'il a volé, il voit enfin la lumière. Celle-ci lui confie alors un chien blanc. Ce nouveau compagnon débarque du jour au lendemain dans une vie et au sein d'un territoire fermé il n'y a pas de réelle place pour les animaux. Entre sa caravane et son camion, les champs et les bois, Frédéric prend soin de ce cadeau comme la prunelle de ses yeux et se fait la promesse de reprendre sa vie en main. Mais sa famille et ses amis ne vont pas vraiment aller dans son sens, ne comprenant pas vraiment ce revirement soudain. 

 

Dès les premières minutes du film, on découvre un univers atypique servi par deux-trois clichés sur les gens du voyage mais qui nous font penser que ces clichés n'en sont pas toujours. Et c'est là que la démarche du cinéaste commence. Parler de voleurs et de gens du voyage, voilà qui est tellement actuel...mais...le récit de Frédéric teinte la suite de son histoire d'un petit quelque chose de spécial.

 

On sent que la rupture n'est pas loin, que la tension est palpable et qu'à moins d'un petit miracle, le temps va bientôt tourner à l'orage. Frédéric, sous des airs de petite frappe montre beaucoup de respect aux gens de sa communauté. Impulsif et violent, on ressent surtout une grande humanité et quelque chose d'un peu fragile et cassé chez lui.

 

Frédéric, mi-ours mi-panda, si les images vous parlent davantage vit à proximité des bois dans une caravane- terrier où la porte est plus souvent ouverte que close. Au premier abord, certains pourraient passer leur chemin en découvrant des scènes plutôt dépourvues de couleurs et de lumière mais ceux qui décideraient de se laisser happer par l'histoire de ce personnage original comme moi pourraient se souvenir de lui dans quelques années.

 

Jean Charles Hue, pour avoir vécu longtemps au sein de ce groupe refermé sur lui-même a eu la chance de pouvoir filmer ses membres - non sans difficultés - dans toute leur authenticité et sans le filtre que l'on retrouve dans bien des oeuvres qui déforment parfois les us et coutumes de chacun. Surtout quand il s'agit des gens du voyage.

 

Je vois que le prochain long-métrage de JCH sort prochainement en salles et ressemble de loin à une suite de cette histoire. Vous pourrez découvrir la bande annonce de "Mange tes morts - Tu ne diras point!" (titre qui ne présage rien de catholique!!) dans la rubrique...Bandes annonces pour vous faire une idée mais avant...

 

C'est par ici...

 

 

 

 


30/10/2014
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BLUE JASMINE de Woody Allen (2013)

USA - Durée: 98 mns

Distribution: Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin, Andrew Dice Clay, Peter Sarsgaard, Bobby Cannavale, Louis C.K, Max Casella...

  

 

Tout d'abord, le cinéma de Woody Allen ne m'a jamais impressionné au delà de cette façon singulière qu'il a très tôt eu de raconter sa ville - au même titre que ses collègues Spike Lee et Martin Scorsese. En revanche, ses films ''cartes postales'' réalisés dans la seconde partie de sa carrière m'ont permis de découvrir une autre facette du cinéaste autrefois coincé entre deux rues de Manhattan. Sortir de cette bonne vieille Big Apple pour "globe-trotter" a été une de ses plus brillantes initiatives. Après de longues - et pas toujours bonnes - vacances européennes (To Rome with love, Match Point, Minuit à Paris, Vicky Cristina Barcelona...) je trouve que son retour au pays, très attendu par certains, lui va vraiment à ravir...Mais là, j'ai pas trouvé plus original, vous l'aurez sans doute lu via la presse internationale qui se prosterne (encore une fois) devant le maître new-yorkais...

 

Dans cet article, je ne me prosternerai aucunement mais je peux tout de même avouer que ce come back original et ô final assez ''girly'' est d'une grande fraîcheur et malgré la dureté de la situation, très drôle. Donc qui mérite, à mes yeux, que je me penche un peu dessus...

 

Pitch:

Mariée à Hal (Alec Baldwin) un homme d'affaires aux apparences parfaites et au compte en banque bien fourni, Jasmine (Cate Blanchett) affiche avec désinvolture un train de vie mondain et cellophané new-yorkais. Mais cette partie là, on la découvre après que la jeune femme ait débarqué en trombe chez sa jeune soeur Ginger (Sally Hawkins) au coeur de San Francisco. C'est à l'aide de flashbacks que Woody Allen présente non sans cynisme les raisons qui ont poussées le petit monde courtois de Jasmine a volé en mille éclats. Et l'image de celle qui se cache derrière un nom de fleur va rapidement s'effriter. Ginger, en soeur attentionnée et peu rancunière face au double jeu que joue son aînée tentera malgré leurs différends de lui redonner goût à la vie. Une mission qui va s'avérer complexe et risquée car la Blue Jasmine du titre quoique très présentable derrière son regard azur et ses allures clean est en réalité une femme frustrée, malheureuse, dépendante et venimeuse cachant dans son sac Vuitton de lourds secrets. Le moment est arrivé pour cette dernière de repartir de zéro et de remettre un peu d'ordre dans sa vie.

 

Depuis ses débuts cinématographiques, il n'est un secret pour personne que Woody Allen aime les femmes et les actrices qu'il tend à porter au firmament et vers une gloire certaine (Mia Farrow, Diane Keaton, Penelope Cruz, Scarlett Johansson...à qui on dit Merci ??).  Aussi son retour au bercail se matérialise à nouveau au travers de deux actrices d'exception. On parle pour l'essentiel de la (sublime) américaine Cate Blanchett dans un grand rôle mais la très britannique Sally Hawkins que vous avez peut être vous aussi aperçue grâce au cinéma de Mike Leigh (le génial All or Nothing et le très optimiste Be Happy) y est étonnante et un brin décalée -comme à son habitude. Il est clair ici que choisir deux femmes diamétralement opposées, tant physiquement que d'un point de vue moral (brune/blonde, grande/petite, distinguée/délurée, classique/excentrique, authentique/plastique, naive/calculatrice...) donne une grande force à ce film. Entourées d'hommes qui les aiment et/ou les embobinent, l'une et l'autre tentent de garder le cap de leur vie.

 

 

Jasmine qui nous est d'abord présentée comme une femme plutôt respectable malgré une superficialité certaine et affichée se dévoile alors. Et celle qui nous était apparue comme belle, raffinée et fraîche telle la rosée du matin s'avère être une alcoolique dépressive patentée dont les traits se durcissent à mesure que l'intrigue est levée. Après avoir longtemps rouler en limousine dans la ville de tous les possibles, c'est dans un taxi local qu'elle fait une entrée (ou intrusion, c'est vous qui voyez) remarquée dans la vie et le modeste appartement de sa soeur qui élève seule ses deux fils. La cadette, quelque peu naive lui ouvre sa porte malgré les avertissements de son ex-mari Augie et de son nouveau compagnon Chili que Jasmine méprise dès la première rencontre. Comment accepter ses personnages si pathétiques issus d'un milieu social où Fendi et Chanel n'ont pas leur place? Dur, très dur pour Jasmine. Femme au bagout certain mais au portefeuille désormais vide.

 

 

Très tôt, on comprend pourquoi leurs différences ont rapidement et durablement séparées les deux jeunes femmes mais aussi que celle qui a tout foiré n'est pas celle que l'on croit. Vie modeste mais authentique versus vie aisée mais ''fake''. Hal et Augie, leurs maris respectifs n'avaient quant à eux aucune raison de se croiser jusqu'à ce qu'un placement proposé par le premier au second ne les sépare ad vitam.

 

Woody Allen nous conte grâce à son savoir faire et à l'interprétation irréprochable de Cate Blanchett l'ascension et la chute d'une femme "de". Jasmine croyait en l'amour mais surtout en sa golden card quand Hal lui a brisé le coeur - et dégonflé le compte en banque. L'homme affairé s'est transformé en une sorte de mix' entre Christophe Rocancourt/Bernard Maddof et DSK avant de se faire coincer grâce à un coup de fil dénonciateur mystérieux. Quelle femme n'aurait pas péri, affadie par la déception et...le remord? 

 

La solitude et l'aigreur de Jasmine nous questionne sur l'état d'esprit actuel de l'ancien créateur de rêves Allen. Le come back du cinéaste est certes signé de sa plus belle plume mais avec la livraison d'un constat dur et amer. L'Amérique n'est définitivement plus ce qu'elle était, cernée par le pouvoir, l'argent et le manque de scrupules. Et Woody Allen de faire une critique sociale et habile après avoir trainer ses guêtres en Europe (Paris, Rome, Londres, Barcelone) comme si la coupure de presque dix ans lui avait fait prendre un nouveau départ et un nouveau point de vue sur les moeurs et les démons qui dévorent sa terre natale. 

 

Et à l'arrivée, c'est qui-qui va rafler quelques récompenses pour une oeuvre réussie et un retour en grande pompe? On parle de Cate Blanchette coiffant et crucifiant au poteau ses consoeurs pour l'Oscar dans la catégorie "Meilleure actrice". To be continued...


02/10/2013
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THE WALKING DEAD - SERIE de Frank Darabont et Robert Kirkman (2010)

Qui a dit que ma rubrique CINEMA ne devait parler que de films? Sur ce constat réjouissant de dernière minute, je décide ce matin de vous donner mes impressions sur l'excellente série que je prends actuellement par voie intraveineuse  - signée AMC (grosse chaîne de télé américaine) et adaptée de la BD du même nom crée par Robert Kirkman (au scénario) et Charlie Adlard (au dessin). Un classique pour les BDvores fans de comics type gore.


Distribution: Norman Reedus (Daryl), Andrew Lincoln (Rick), Laurie Holden (Andrea), Sarah Wayne Callies (Lori), Steven Yeun (Glenn), John Bernthal (Glane), Iron Singleton (T-Dog), Chandler Riggs (Carl), Melissa Mc Bride (Carol), Scott Wilson (Hershel) ... Acteurs récurrents et acteurs fixes 

 

 

 

Sachez que jusqu'à il y a environ un mois et demi, tout ce qui parlait de zombies n'était absolument pas ma came malgré mon amour pour les films fantastiques et d'horreur. Puis est arrivé le tonitruand The Walking Dead, série découverte par hasard et paf, tête la première, cou en avant, je me suis laissée mordre et infectée par cette saleté de virus. Parce que cette série gore, elle en jette...du sang!!

 

 

Assez souvent les pilotes (Episodes au format plus long qui introduisent les séries) me donnent rapidement envie de voir la suite des festivités; ici, pas franchement embarquée par l'ouverture, c'est le second épisode qui m'a poussée à choper une seringue et à m'injecter ce poison qui rend sacrément accro.

 

 

Pour la petite histoire BD-Série je vous laisse surfer sur Wikipédia (site de données pas toujours officielles mais tout de même assez opérationnel sur l'ensemble) ou mieux, vous attaquer à la BD que je vais me procurer moi-même. Pour le reste, je vais vous donner mes impressions sur l'équipée sauvage de cet énorme no man's land.

 

 

Rick et Shane, shérif et adjoint d'une petite bourgade américaine se retrouvent au coeur d'une fusillade durant laquelle le premier sort gravement blessé. Hôpital, perfusion et profond coma. Quand ce dernier se réveille enfin, après une durée indéterminée, il découvre un hôpital déserté par toute forme de vie humaine. Pire, un hôpital où cadavres défigurés, sanglants, pourris, nauséabonds jonchent les sols de l'établissement jadis accueillants. Après que Rick, sacrément sonné et déphasé, ait eu la bonne idée de sauver sa peau de ce mouroir, il est recueilli et soigné par deux personnages qui amènent avec eux la première trace d'humanité dans ce monde désormais chaotique. Comme pour nous signifier que tout n'est pas mort...

 

 

 

 

Après d'autres rencontres pour le moins terrifiantes, pas mal de kilomètres au compteur et un nombre incalculables de têtes coupées, Rick sait maintenant que ceux qui meurent se relèvent pour dévorer ceux qui ont encore une chair bien fraîche et odorante. Les voici nos fameux ''walkers" ou ''rôdeurs''.

 

 

Par un miracle digne du cinéma U.S, Rick parvient non sans mal à retrouver sa femme et son fils ainsi que son coéquipier Shane dans un camp de fortune monté avec d'autres. Si les retrouvailles bien que chaleureuses parce qu'inespérées se passent sans encombres, c'est la suite des évènements et les secrets des uns et des autres qui tendront à nous tenir en haleine...

 

 

The Walking dead présente à ce jour trois saisons pleines dans le sens où chaque épisode délivre une multitude d'informations plus précieuses les unes que les autres sur les personnages riches de par leur complexité et leurs réactions souvent inattendues. Là où la série frappe très fort c'est sur les effets spéciaux (selon moi qui ne connait que très peu la sphère zombiemaniaque), d'une très très grande efficacité puis sur l'effet de surprise (chaque épisode avec son lot de ''non, c'est pas vrai, pas lui, pas elle...''). Mais bien mieux encore, le monde dont il est question semble, de façon métaphorique bien entendu, un monde bien plus proche de nous qu'il n'y parait.

 

 

Non, votre voisin Rico ne traine pas la jambe en poussant des râles à glacer le sang et donc ne vous arrachera pas la carotide à coups de crocs quand vous descendrez les poubelles (quoi que !) mais il est clair que les maladies (physiques /mentales) font bel et bien parties de nos vies. La science et l'armée se veulent les premières à comprendre et à protéger le civil voire le rassurer en cas d'attaques extra-terrestres...mais qui nous gardent de ces deux entités, parfois fondues en une seule d'ailleurs. 

 

 

Cette série est un pamphlet (au même titre que le classique de G. Romero ''Night of living dead'' sorti en 1968) hypnotique qui propose une approche  un brin radical sur la cruauté et la violence relatives à la présence de toute vie humaine (avec ou sans guerre) sur Terre dûes à la peur et à la méfiance devant cet ''autre''. Ici les hostilités sont ouvertes et légitimes et font partie intégrante de la vie des rares survivants.

 

 

C'est en croisant la route de Hershel et de ses proches que le premier groupe- le groupe est en perpétuel changement car beaucoup d'entrées et de sorties au fil des morts et des rencontres- va plus que moins réapprendre à fonder une famille recomposée. Tentant de comprendre et répondre aux questions posées par la  transmission et surtout la préservation des enfants.

 

 

Rick, Lori et leur fils Carl, Carol et Sophia et plus tard le Gouverneur et sa fille qu'il tient à l'écart. Comment protéger ses âmes sensibles face au chaos qui règne ? Etre limpide et leur expliquer les évènements en les considérant comme des êtres responsables et dignes de confiance ou continuer à les couver en les maintenant dans un monde où les rêves et les espoirs sont encore possibles ?

 

 

Non, ici l'enfance semble n'être plus qu'un lointain souvenir, ce qui assombrit un peu plus ce tableau couleur rouge sang. Et les plus sympas de nos ''héros'' deviennent des rocs quasi insensibles et ceux qui l'étaient déjà tentent de le rester ou s'endurcissent davantage. Mais ce qui subsiste malgré tout, ce sont les émotions, et ça, c'est ce qui fait que la vie est tout de même là.

 

 

Le leitmotiv: rester vivant, protéger les siens et essayer de reconstruire quelque chose qui se rapprocherait le plus possible de la vie d'antan: confort, sécurité, principes, religion...

 

 

The Walking Dead réussit, comme beaucoup de séries américaines -  pour ça y sont bons ces américains, que voulez-vous que je vous dise? -  à fidéliser ad vitam la spectatrice que je suis. Point fort: tous les personnages sont malmenés, les scénaristes n'épargnent personne. Comme dans la vraie vie en fait si tu regardes bien...et ça, ça fait un bien fou.

 

 

Malgré ce super blog chiadé itou itouClin d'œil, l'analyse filmique m'est encore une pratique difficile à pratiquer, mais j'essaye mes chers lecteurs, j'essaye...Donc pour ma part, l'affaire est dans le sac, j'adhère au (sang)100ème et je vous pousse à suivre cette sanglante épopée - munitions dans le sac à dos oblige - avec grande bienveillance et de relire cet article après coup pour mettre en lien avec ce que vous aurez vu.

 

 

AMES SENSIBLES...LE SANG COULE A FOISON ET BEAUCOUP DE TETES ECLATENT DONC PREPAREZ-VOUS EN AMONT! POUR CEUX QUI SAVENT, BEN TANT MIEUX...ET PATIENCE POUR LA SAISON 4 QUI DEVRAIT POINTER SON NEZ EN OCTOBRE PROCHAIN!

 

 

 

CARPE DIEM ◊

 


01/08/2013
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FRANCES HA de NOAM BAUMBACH (2013)

Etats-Unis - Durée: 96 minutes

Distribution: Greta Gerwig, Mickey Sumner, Adam Driver, Michael Zegen, Michael  Esper, Charlotte d'Amboise...

 

 


 

Comparaison oblige: Frances Ha (lliday) serait comme qui dirait la chouette soeurette américaine de Bridget Jones, à la seule différence que son prince charmant est introuvable et qu'elle s'en fout. Ben oui, vu que celle qu'elle considère comme sa seule âme soeur se trouve être sa meilleure amie, Sophie.

 

 

La planète lointaine sur laquelle elle semble avoir élue domicile est sans conteste une planète où l'on danse, chante, boit pas mal et rit sur des petites choses de rien du tout. Avec Frances, la vie quotidienne sonne comme une jolie petite chorégraphie (Frances aimerait en faire son métier), à laquelle il faut participer à tout prix. Frances a 27 ans et est à cheval entre l'adulescence et l'âge adulte ferme. Mais n'est-ce pas là sa force et son arme pour aborder ce monde austère?

 

 

Si New York m'était conté à travers le regard quelque peu décalé de cette sacrée Frances, ce serait effectivement un joli film en noir et blanc rendant hommage à New York et qui rappelle assez rapidement le Manhattan cher à ce bon vieux Woody A (llen) :-). La photographie et les contrastes réussis que propose Noam Braumbach pour filmer cette génération d'ambitieux pas tout à fait  dans la vie active donne une allure suspendue à ce film très urbain et extrêmement moderne pourtant. Braumbach est, sans aucun doute, un cinéaste qui aime sa ville et ses habitants et qui nous propose de croquer à pleines dents dans cette bonne vieille Big Apple. Pomme extra juteuse.

 

 

Et c'est ce que fait Frances Ha, simplement. Prise entre ses hauts, ses bas mais se tapant de bonnes barres de rire en solo, car souvent en décalage avec son entourage (exceptée Sophie et ses deux colocs). Frances assume ce qu'elle est, aussi allumée soit-elle. Elle a raison Frances. Elle semble si légère malgré son côté gauche.

 

 

Pourtant, petite déception en passant, je n'ai pas vraiment partagé son humour. J'ai plutôt souri parce que l'ambiance reste assez détendue et bon enfant au final. Le scénario pourtant intéressant m'a laissé sur ma fin malgré les qualités citées plus haut. Comme quelque chose de pas vraiment abouti ou qui aurait pu amener davantage d'occasions de se fendre la poire sans y parvenir. Frances Ha est sur une planète sur laquelle je me suis un peu sentie sur le banc de touche. Je suis restée sur le pas de sa porte malgré l'irrésistible envie de rentrer dans son univers. Pourtant, les colocations réussies, les voyages improvisés (Frances Ha en week end express à Paris), un joli New york et la danse sont autant de raisons d'adhérer à cette tranche de vie. J'insiste. Ce film dont l'amitié est la colonne vertébrale est touchant, optimiste et Frances Ha est une jeune femme généreuse, libre et combattive qui échoue parfois mais pas toujours. On peut la voir s'enfoncer professionnellement, sentimentalement (son coloc pense qu'elle est ''incasable'') mais le film n'est pas inscrit dans la gravité. L'humour et la maladresse de l'héroine sont les ailes du film. Un film assez aérien.

 

 

Et pourtant, je n'ai pas réellement vu le film auquel je m'attendais. Une sorte d'ennui mêlée à un fort attrait sans doute dûs à certaines longueurs (et aux allées venues de certains spectateurs). Pensant aller à la rencontre de personnages bien plus drôles et déjantés, ici, je me suis retrouvée dans une folie douce qui ne m'a pas fait décoller de mon siège. Ce n'est pas faute d'avoir essayer car Frances Ha est un film que j'attendais (voir les Bandes annonces des films à voir selon moi pour cette fin d'année http://cinepaname.blog4ever.com/blog/articles-cat-547832-744155-bandes_annonces.html et pour lequel les critiques internationaux et un grand nombre de spectateurs se sont assez bien accordés pour saluer la pleine réussite. Peu importe...

 

 

Frances Ha est un film à voir. Pour ses qualités et...ses défauts! Et les défauts d'un film sont parfois de bonnes raisons pour l'aimer un peu plus encore...A bon spectateur, salut!


16/07/2013
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DARLING de Christine Carrière (2007)

France - Durée: environ 1h45

Distribution: Océane Decaudain, Marina Fois, Anne Benoit, Sissi Duparc, Marc Brunet, Guillaume Canet, Guillaume Gouix...

 

 

Comment présenter DARLING sans dire ce qui a déjà été dit? Peut-être en commençant par dire qu'il s'agit d'une histoire basée sur des faits réels. Ce qui donne un peu plus de valeur à ce film qui en a déjà !

 

Darling c'est l'histoire d'une vie dégueulasse parsemée de rares rayons de lumière. Catherine dit "Darling" a une dizaine d'années quand son récit sur sa vie débute. La jeune narratrice potelée nous présente un quotidien difficile coincé entre une mère mal-aimante et jalouse et un père glacé et immature. Premiers pas fragiles et violents dans une vie "paysante" dont les aspects rudes sont mis en avant. Darling a été conçue un après-midi pendant que ses parents accouplaient leur vache respective près d'un arbre. Donc autant dire que les vaches, Catherine les déteste.

 

Fille non désirée au sein d'une fratrie qui finira mal, Catherine/Darling n'a qu'une envie: partir. Partir loin, partir très loin mais surtout partir avec un routier, seul personnage qui trouve grâce à ses yeux dans son monde rempli de catastrophes. Alors elle commence à courir pour échapper au cauchemar quotidien, à courir pour aller travailler dans la boulangerie de Chantal, sa seule véritable amie. A courir pour échapper à un destin qu'elle ne veut pas semblable à celui de ses "géniteurs".

 

 

Plus Darling s'éloigne de ses parents (toujours en courant) et plus le poids sur ses épaules (et son ventre) tend à s'alléger jusqu'à disparaitre...à peu près.

 

Puis arrive dans sa vie ce routier tant rêvé...enfin! Et c'est là que les emmerdes de Darling vont commencer pour de bon. Mariage plat au milieu d'une famille qui a hâte de conclure, robe sévèrement tâchée par le vin de cérémonie...puis la vie de couple et les enfants. Darling va t-elle réussir à rompre avec un schéma familial oppressant?

 

Le film de Christine Carrière, plus dérangeant que violent moralement m'a laissé comme un goût amer dans la bouche. Sa première partie plutôt drôle avec une narration décalée et cynique propose de suivre la jeune Darling dans un univers froid et morose. On retrouve Marina Fois dans le rôle de la Darling adolescente puis femme dans une seconde partie abordée d'une façon qui pourra donner envie de vomir aux âmes sensibles. Nausée omniprésente qui ne passe pas malgré quelques moments où Darling semble à peu près heureuse de son existence sordide.

 

Le jeu des acteurs - très peu connus à part M.Fois et G.Canet - donne au film une texture et une ambiance parfois comique mais surtout d'une extrême tension. Avec une mention spéciale à la jeune Océane Decaudain, à Anne Benoit (en parfaite mère rustre et détestable) et bien sûr à Marina Fois dont la nonchalance et le timbre de voix participe à mettre du rire là où normalement les larmes seraient plus appropriées.

 

Donc si vous pensez avoir une vie de merde, c'est le moment de regarder ce film; vous retrouverez sans doute (peut-être) goût à la vie.


07/05/2013
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CARRIE 2 - LA HAINE (1999)

Réalisé par Katt Shea - Etats-Unis

Durée: 1h45 - Suite ''officieuse'' de Carrie au bal du diable de Brian De Palma (1976) adapté du livre éponyme de Stephen King

 

Distribution: Emily Bergl, Amy Irving, Jason London, Mena Suvari, J-Smith Cameron, ...et Walter, chien fidèle.


Voilà presque un mois que je ne trouvais plus l'inspiration et le temps de venir écrire sur mon blog car plongée dans mon déménagement (Bye-bye Paris, Hello de Lu Nantes!). Mais ouf, rassurée d'être toujours sacrément accro à cette drogue douce et amère qu'est le ciné-pop corn ou bien encore au petit film à domicile, me voilà back...parce que tenir un blog, c'est aussi synonyme de régularité.

 

Donc voilà...je viens de visionner bien au chaud sous ma couette doudoune un film que j'aurai refusé de voir il y a encore quelque temps. Parce qu'à part la saga Alien, les Retour vers le futur, Le Parrain et les deux premiers Terminator ...les 2,3,4 c'est pas vraiment ma came. Prenez les Dance Machine par exemple (je vous vois sourire, les yeux mouillés par un max' de nostalgie) et faites le calcul, un seul voire aucun aurait amplement suffit...

 

Mais aventureuse comme je suis, je me suis sentie investie d'une grande mission: regarder la suite à priori bouseuse et supposée d'un film que j'ai adoré pour voir où ça pêchait et...roulements de tambours...ben j'ai été assez surprise...ohlalala nan je n'ai pas dis que j'avais aimé juste que je m'attendais à bien pire. Genre catastrophe sismique avancée! S'ensuit une lutte à l'intérieur de mon petit corps pour bien-bien-bien vérifier que je suis en phase avec ce que je viens d'avancer. Mais sissi, c'est bien ça, j'ai été surprise malgré l'impression prégnante de regarder un vrai pur nanar made in 90's. N'étais-ce qu'une impression?


 

 


Avoir pour projet de reprendre la trame d'un film d'épouvante (Vous n'avez pas eu peur...moi si!) comme Carrie au bal du diable et penser faire une suite honorable à un film réalisé par un monstre comme De Palma, c'est avoir de sacrés roubignolles. Ici, c'est la réalisatrice Katt Shea qui prend le risque d'appeler son film : Carrie 2, The rage.  Un film qui donnera de toute évidence quelque chose de très différent de part l'époque de son tournage, les codes du film d'épouvante quelque peu modifiés depuis et des acteurs bien moins charismatiques que l'étaient Sissy Spacek, Piper Laurie, John Travolta et Nancy Allen.

 

Dans Carrie 2, le personnage de Carrie n'est plus et le titre n'est envisagé que pour faire du lien mais surtout un peu de marketing. Ici on découvre une Rachel enfant incarnant la nouvelle petite démoniaque du quartier mais en moins autiste que notre héroïne initiale. Rachel a tout de fois de quoi se renfermer et déprimer après avoir été arrachée à une mère schizo et avoir été placée dans une famille d'accueil assez beauf-bof. Rachel grandit et va comme tous ses semblables du même âge au lycée. Et qui dit lycée dit période charnière où il est préférable d'être-sociable-et-populaire-pour-ne-pas-passer-pour-la-loose ou-le-vampire-de-service! Peu ambitieuse et qualifiée de ce côté-là, Rachel passe effectivement pour une persona non grata et n'a pour seule amie que Lisa avec qui, tatouage identique sur le bras, c'est à la vie à la mort. Mais Rachel - tout comme Carrie - a la malchance de ne pas avoir beaucoup de chance et se retrouve à faire le deuil de Lisa qui, sans raison apparente se jette du toit de l'école sous le regard bovin de ses camarades.

 

Dans cette première partie, le don de télékinésie de Rachel qui jusque là semblait sommeillé se traduit sans grands effets par des casiers qui s'ouvrent et se referment violemment et des feuilles de cours qui volent au vent. Elle est pas contente Rachel mais rien de bien méchant si ce n'est le choc qu'elle a subi.

 

Là où l'histoire pourrait devenir intéressante, c'est quand le personnage de Susan Snell (interprétée par Amy Irving) entre en scène. Susan, la seule survivante du 1er volet fait la liaison entre les deux films. Devenue psychologue scolaire, sans doute parce que ça manquait à l'époque de De Palma, elle tente d'aider Rachel à se sentir mieux malgré sa différence. Ce qu'elle avait échouer à faire pour Carrie, elle tente de le réussir avec cette élève peu conventionnelle. Elle reviendra plus tard dans le film sur les lieux du carnage avec Rachel et tentera d'organiser des retrouvailles mère-fille. C'est réellement les seuls éléments du film qui me laisserait envisager une vraie suite.

 

Ce film destiné à un public adolescent revient sur certains phénomènes liés à l'effet de groupe et aux supplices vécus par des millions de teenagers à travers le monde. Moqueries, rumeurs, chagrins d'amour et tutti quanti. Tout un savoureux programme que chacun est amené à vivre (ou pas) durant sa scolarité. En somme rien de bien original ni de super passionnant dans ce scénario quasi copié-quasi collé. Katt Shea reprend à très peu de choses près tous les ingrédients utilisés par son homologue 20 ans plus tôt et ce, avec beaucoup moins de maîtrise - n'est pas De Palma qui veut! Cependant, le climat général de l'histoire n'est pas totalement déplaisant. Un petit effet par ci par là, une pique deci delà et un dénouement qui m'a rappelé à quel point j'aime les films sur l'adolescence. Reste qu'un gros défauts du film est le jeu des acteurs, trop light avec une rondelle de citron. Avec une mention spéciale pour la bande de nuls stéréotypés (des sportifs, forcément!) qui passent leur temps à prendre des paris tous consignés avec soin dans un joli petit carnet. Déjà ils savent écrire, ce qui pourra vous rassurer le temps que la fin ne pointe son nez. Le but de leur jeune existence: soulever la jupe d'un maximum de cheerleaders pour gagner des points et s'acheter une réputation.

 

Rachel, après avoir découvert la machination dont elle a été victime, va péter les plombs sans demie mesure et planter là cette brochette d'incultes. Mais une fin, mes chers lecteurs et chères lectrices, ça ne se raconte pas, ça se regarde (voir le lien vers le films ci -dessus). Un principe que j'ai...


28/02/2013
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L'ODYSSEE DE PI - ANG LEE (2012)

Adapté du roman de Yann Patel: ''Histoire de Pi ''

États-Unis - Durée: 125 minutes

 

Distribution: Suraj Sharma, Irffan Khan, Adil Hussain, Tabu, Rafe Spall, Gautam Belur, Ayush Tandon, Gérard Depardieu, James Saito, Jun Naito...

 

 

Splendeur, Poésie, Philosophie, Religion puis combativité et acceptation de l'homme face aux multiples surprises de la vie, voilà ce que propose L'Odyssée de Pie, le dernier film d'Ang Lee. Cette adaptation littéraire soutenue par l'énorme production d'un James Cameron (ô combien connu et reconnu pour ses techniques novatrices et ambitieuses) toujours aussi inspiré nous emmène au coeur d'une aventure humaine irréelle et palpitante. Un film qui, il est vrai, souffre tout de même de certaines imperfections scénaristiques mais qui sincèrement offre un visuel époustouflant, à condition de se déplacer dans les salles obscures. Car il s'agit bien d'une de ces oeuvres qui ne peuvent être apprécier que sur grand écran...à moins d'avoir dans vos petites huttes un super écran plat HD ou un rétroprojecteur afin de pouvoir mesurer l'étendue de cette nature à la puissance majestueuse et à la fragilité certaine.

 

Par contre, pour tous ceux et celles qui ont en horreur sainte les films bourrés d'effets spéciaux, passez votre chemin, ce film semble sous intraveineuse de procédés de réalisation et de montage chiadés.

 

L'Odyssée de Pi renferme le récit de son personnage principal revenant quelques années plus tard sur l'histoire qui a fait de lui un homme. Une longue et douloureuse histoire narrée à un journaliste et à spectateur, tous deux curieux mais discrets. Recette: prenez le célèbre ''Livre de la jungle'' (sans  Balou par contre), ajoutez y un naufrage titanesque et saupoudrer d'une pincée du désespoir de Tom Hanks dans ''Seul au monde''  et vous obtiendrez à peu de choses près le résultat de cette épopée. 

 

Ainsi, le narrateur et héros Pi ou Piscine Molitor (sissi!), un jeune indien que l'on suit depuis son enfance est arraché à son Pondichéry natal. Ce dernier, à la suite d'une succession d'évènements tragiques, va vivre par la force sacrément cruelle des choses, une sorte de rêve / cauchemar dantesque. Cette histoire devient pour moi réellement attachante et bien entendu captivante à la découverte de ses compagnons de (més-)aventure, êtres précieux et sauvages, ennemis-alliés tout à fait déconcertants. 

 

En ce qui concerne les principaux thèmes abordés dans le film, ils sont d'ordre philosophique, métaphysique et religieux, donc plutôt classiques mais éternellement d'actualité. Dieu existe t-il? Sous quelle forme se manifeste t-il? Comment croire en son existence et en son action quand tout s'acharne contre vous, quand tout semble si désespéré et si vide? Quand la douleur causée par certaines épreuves irréversibles est si insupportable que la mort semble l'unique salut. Mais la survie est la plus forte et la plus solide actrice du film alors...

 

 

Pi, coincé entre océan et ciel, tantôt colériques et tantôt apaisés nous semble bien trop jeune pour être l'unique prisonnier de ce presque néant à la fois flippant et irrésistiblement attirant. Il va pourtant vivre une traversée en solitaire des plus violentes et devra affronter avec beaucoup de courage et d'ingéniosité de nombreuses désillusions au cours d'un périple où les plus grands dangers sont incarnés par la faune et la flore. Non, ici, il n'y a point de long fleuve tranquille.

 

Mais comment vous en dire assez sans vous en dire trop?

 

Vous seuls pourrez juger de la beauté de ce film, proche du conte, et tant attendu par les fans du cinéaste taiwanais Ang Lee, un artiste qui continue à soigner l'esthétique de ses œuvres tout en leur offrant de jolies prouesses techniques (Le secret de Brokeback Mountain, Lust Caution, Hulk, Tigre et Dragon, Garçon d'honneur...).

 

Juste un indice sur un des personnages: le titre d'un de ses films vous  livrera l'identité du compagnon de bordée de Pi, dont le nom vous fera sans doute sourire.

 

Quant à la chute du film, toujours dans un souci de vous en dire assez sans vous en dire trop, remet tout en question sans en annuler les effets de son approche mystique...Rires, larmes, peur, envie, éblouissement...déception? A vous d'en juger.


05/01/2013
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LES JEUX SONT FAITS !!

CASINO de MARTIN SCORSESE  (1995)

Durée: 178 minutes - États-Unis

Film basé sur une histoire vraie de l'écrivain Nicholas Pileggi

 

Casting: Robert DeNiro (Sam ''Ace'' Rothstein), Joe Pesci (Nicky Santoro), Sharon Stone (Ginger McKenna/ Rothstein), James Woods (Lester Diamond), Frank Vincent (Frank Marino), Kevin Pollak (Phillip Green), Don Rickles, Alan King, Melissa Prophet...

 

 


                                               

 

Comment parler de cinéma américain sans aborder l'oeuvre vitaminée et politiquement incorrecte, du moins à ses débuts, de Martin Scorsese (à prononcez Scor-ssé-sé, per favore) ? Ce serait comme qui dirait manger un bon plat de spaghettis alla bolognese mais sans une once de parmigiano...Totalement insipide! Aaarrgh!

 

 

Concevons qu'aimer Scorsese peut paraître assez conventionnel finalement, car quel malotrus pourrait affirmer que ce petit homme n'est pas un vrai génie cinématographique. Et puis quand il s'agit de rendre compte du microcosme de la Little Italie new-yorkaise des années 70, y'en a qu'un pour ça. Et si j'utilise plus haut une image un peu clichée concernant l'art culinaire italien, c'est parce que Scorsese nous donne souvent à saliver devant de grandes tablées pleines à craquer de mets méditerranéens succulents. Et c'est pas de la macrobiotique hein...C'est la grande bouffe!

 

 

Mais avant de retrouver les marmites de boulettes et de pastas confectionnées par les femmes et autres ''mammas'' de Scorsese, il faut comprendre son univers d'une violence singulière et dont les thèmes récurrents sont la religion (pêché, rédemption, pardon, expiation...), la trahison et les coutumes et valeurs italo-américaines à travers un circuit pour le moins mafieux. Qui a dit cliché? 

 

Bien consciente de l'étendue et de la force de sa filmographie qui suggère un joli panel d’œuvres à analyser (Mean Streets, Raging Bull, La Dernière tentation du Christ, After Hours, New York New York, Taxi Driver etc...) c'est bel et bien CASINO qui me donne aujourd'hui envie de babiller. CASINO est un film clinquant, ambitieux et long......car ''plus c'est long, plus c'est bon'', c'est bien connu!



Comme son nom l'indique, CASINO pourrait être l'histoire de n'importe quelle grande usine à rêves de Las Vegas, fief ''bling-bling'' des croupiers 4 étoiles, des touristes et parieurs en tous genres, des animations colorées qui font mal à nos petits yeux. Vous savez, cet océan de fric en milieu désertique, cet oasis qui n'offre que mirage et désillusions pour finalement vous laisser dessécher sur le bas côté d'une route du Nevada ou pire dans une tombe creusée pour l'occasion. L'action de cette histoire-là se déroule au début des années 70, une décennie qui chérit les voitures qui en jettent, les pantalons pattes d'éph' et les chemises à jabots en soie.  

 

Générique du début: 1983. Sam Rothstein (Robert De Niro) de rose et de blanc vêtu vient nous cueillir quelques secondes avant sa ''mort'' en nous parlant d'amour et de confiance avant de s'engouffrer dans sa voiture piégée sur fond de musique classique; et que ne commence le long et passionnant récit des deux narrateurs et héros de cette grande tragédie. Le film propose une chronologie assez classique finalement, débutant par sa fin, il nous propose de rester pour comprendre ce qui a mené le héros là où on le rencontre.

 

 

 

 

 

Les narrateurs: Sam, grâce à son parcours précoce de parieur-arnaqueur brillant est en un rien de temps devenu le patron distingué du Tangiers, un des plus grands casinos de Las Vegas ; quant à Nicky Santoro (Joe Pesci), il est ''le'' gangster avec un grand G mais aussi un vieil ami de Sam, engagé comme homme de main afin de veiller sur la poule aux œufs d'or. Deux voix off intervenant alternativement pour nous conter l'histoire incroyable de deux hommes de caractère qui vont ''tout faire foirer''.

 

Quand Sam ''Ace'' réussit à se distinguer par  sa discrétion et son professionnalisme, Nicky Santoro se laisse un peu trop souvent envahir par une colère d'une rare violence qui laisse des traces de sang partout-partout !! Hormis leur évolution au sein d'une entreprise juteuse qui s'évertue à dépouiller et corrompre le plus/ou le moins honnête de tous les hommes, on découvre rapidement les ficelles de ce milieu plutôt étranger au commun des mortels - exit Patrrrick Bruel et une poignée d'autres.

 

-Qui arrose qui? Qui bombarde qui ? Qui surveille qui faisant quoi? Qui couche avec qui pour obtenir ce je-ne-sais-quoi qui brille? Puis finalement Qui dit mieux?

 

Scorsese fait dans le bling-bling assumé en 1995. Ici, les caméras prennent de la hauteur, les plans sont larges, plutôt d'ensemble afin de capter le remue ménage continuel que représente un casino. Flamboyante fiction dans laquelle "Don" Sam ''Ace'' va connaître une ascension rapide - son intérieur est une preuve flagrante - et une chute encore plus speed. Tel un dieu déchu. C'est la trahison qui nous mène de l'une à l'autre. Et pourtant, tout y était pour que le héros de Scorsese ne finisse pas trop mal: travail, puissance, argent, valeurs, amis, amour. Comme quoi, 1+1+1 n'est pas forcément = à 3. Quand à Nicky, la somme de sa violence + celle de ce monde est bien = à sa perte. Là ça marche très bien, voyez-vous!

 

Casino est un film que j'ai vu 3 ou 4 fois, toujours avec beaucoup de plaisir. Mais Casino est aussi un film que j'ai toujours trouvé très bavard, et un peu trop ''transparent'' malgré une belle orchestration des voix off et un montage tonique et soigné. Tout nous est compté. Au bout de dix minutes de film, un nombre incalculable d'informations nous est livré. Tout s'y enchaîne à une allure folle, le rythme, autre personnage important du film, ne laisse aucun répit au spectateur - l'action, la musique, la narration...l'ascension, la chute / la lumière, l'ombre. L'argent, la tune, le pèze, la maille, le pognon de la veille font des petits à chaque seconde qui passe, volant de mains en mains, passant des mallettes à code aux machines à sous et finissant sur les machines à compter de la sacro sainte salle des comptes du Tangiers. Des investisseurs aux politiciens, des voituriers aux bookmakers, une machine sans grain de sable malgré une position géographique semi-désertique.

 

 

 

 

Casino reste pour moi le film le plus causant du cinéaste. Attention, le scénario est chiadé et offre des jurons très fleuris; avec des acteurs fêlés et classes (Joe Pesci  en tête de liste) jusqu'au bout des ongles. Sharon Stone, seule personnage féminin important est très charismatique en poule de luxe mais mise une fois de plus - ou de trop - sur son physique de blonde incendiaire. Une jeune femme loin d'être bête mais restant dépendante d'un ex-mac minable et gourmand (James Wood est génial dans ce rôle de loser) et de produits en tout genre...Avec le démantèlement de la crapuleuse magouille, tout ce petit monde va avoir mal, très mal.

 

 

Et pour le seul survivant de l’esbroufe, c'est retour à la case départ...


05/02/2012
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AMERICAN HISTORY X - Tony Kaye

1998 - Etats-Unis - 2h env.

Drame sur la rédemption (Sujet ô combien cher au cinéma américain)

 

Distribution: Edward Norton (Derek Vinyard), Edward Furlong (Danny Vinyard), Beverly D'Angelo (Doris Vinyard), Elliott Gould(Murray), Stacey Keach (Cameron Alexander), Fairuza Balk (Stacey), Avery Brooks (Dr Bob Sweeney), Jennifer Lien (Davina Vinyard), Ethan Suppley (Seth)

 

  

 

American History X s'ouvre sur une scène de sexe intense pour se terminer dans un bain de sang...Comme pour nous questionner sur les chemins qu'emprunte l'Amérique...la route 66 est une route mythique mais ici, il s'agit plus d'une histoire qui commence au carrefour du Sexe pour se finir à l'intersection de la violence...

 

 


 

Danny, un brillant lycéen de Venice Beach - quartier ouest de Los Angeles - vient de rendre à son professeur un dossier faisant les éloges de l'idéologie nazie intitulé ''My Mein Kampf''. Le proviseur Sweeney qui connaît les ''antécédents'' familiaux de l'adolescent juge ces idées malsaines sans réel danger. Mais, ne voulant pas laisser tomber l'adolescent et afin de le faire réfléchir sur les thèses qu'il avance, lui ordonne de rendre un nouveau dossier dont le sujet devra être son frère aîné Derek et qui aura pour titre American History X.

 

 

Nous sommes alors à la date de sortie de prison de ce frère qui vient de purger une peine de 3 ans pour meurtre au pluriel. Et il ne reste que 24h à Danny pour rédiger son devoir.

 


 

Tout au long d'un récit temporellement éclaté et soutenu partiellement  par la voix off de Danny, on comprend ce qui l'a mené à défendre les positions  réactionnaires soutenues si longtemps par un frère qui a toujours été un modèle pour lui.

 

 

Le réalisateur Tony Kaye a trouvé un sujet original et intense pour nous plonger  dans la tragique histoire familiale et personnelle de deux frères et par ricochet dans une Amérique blanche et puriste, sans doute celle des années 80-90. La finalité du film étant de nous emmener sur les chemins de la rédemption d'un jeune nazi redevenu un homme ''normal'' cherchant à se racheter une attitude et rompre avec ses vieux démons ainsi que ceux de son jeune frère.

 

 

 

 

Le Noir & blanc et la couleur sont deux importants indicateurs temporels qui nous replongent dans le passé et dans le présent des deux personnages principaux. C'est également une manière de voir la couleur de peau qui oppose ses protagonistes  (voir la scène d'ouverture ou celle du match de basket avec les personnages noirs versus les personnages blancs). Les points de vue de Danny et de son frère nous racontent de façon alternée (qui se succèdent, se relayent) leur rôle plutôt actif dans cette amérique raciste  et dégoûtée par les différences de cet ''autre'', ce non-blanc. Les deux frangins appartiennent à une jeunesse qui doit affronter ses drames familiaux et sociaux et qui est prête à tout pour obtenir un peu de respect. L'objectif: se reconstruire une identité et un foyer protecteur, ici incarné par le fief quasi militaire de Cameron Alexander appelé The D.O.C (Disciples of Christ). Le fameux ''Home Sweet Home'' dans lesquel ils aspirent à se sentir à nouveau eux-mêmes pour rejeter tout ce qui s'éloigne de cette pureté blanche devenue une obsession, un moteur encrassé pour détester un peu mieux. Comment tout à commencer, comment tout peut-il finir?

 

 

Derek qui a connu la haine profonde de " l'autre " l'ayant mené à l'anéantissement de "l'autre" va au final construire son projet de ''vie'' grâce à cet "autre". Un parcours qui fait frissonner jusqu'au moment de la métamorphose. Le cafard devenu papillon. Le skinhead se déleste, après être passé par la case prison, de ses à priori racistes pour comprendre que ceux qu'il appellait si tendrement! les ''nègres'', les ''jaunes'', les ''chicanos'' et les ''youpins'' connaissent à la fois une douleur similaire et autre que la sienne dans cette Amérique où les difficultés sociales et les problèmes de violence urbaine sont le lot de tous. Mais surtout ce jeune homme va comprendre que le fruit de sa fragilité et de sa rage est alimenté par la douleur liée à la perte de son père, assassiné par un dealer noir.

 

American History X où le drapeau américain côtoie cette bonne vieille croix gammée dans bon nombre de scènes s'avère également être un film assez capillaire! Sississi...Qui se rasera, qui se rasera pas? Edward Furlong et surtout Edward Norton passe d'un mode chevelu à un mode tondu, ou comment passer de l'être intelligent à l'être désespérément absurde.  De l'être sectaire à l'être sociable et tolérant. Ici, cheveux riment avec humanité or not!

 

 

La violence verbale et physique présente lors du déjeuner dominical et familial en présence de Murray, le compagnon (juif) de Doris, la mère fragile et désemparée; ou encore l'extrême sauvagerie de Derek durant le meurtre atroce des jeunes braqueurs noirs (qui peut oublier le calvaire d'un des garçons, les dents collées au trottoir...?) sont juste les sentiers les plus faciles à prendre quand on ne comprend pas tout à fait comment faire avec les autres, leurs différences et surtout quand il est si dur de pointer sa propre douleur.

 

Démago, oui-oui je vous l'accorde -j'adore ça!- mais tellement vrai et surtout tellement d'actualité.

 

 

                                                              

 

 

Seul bémol: là où je dis ''non...non...non...non...non'' c'est que le scénario, que j'aime beaucoup hein!, offre, selon moi, un peu trop rapidement à Derek cette rédemption chère à l'américain lamba. Disons que  l'acceptation et l'amour de l'autre n'ont pas mit trop longtemps à parler à un homme profondément enragé et dégouté par tout ce qui ne correspond pas à la white power, Un viol plus tard, quelques conseils pertinents du proviseur Sweeney et de nombreuses heures passées à plier des caleçons avec Lamont, son attachant co-détenu, et Derek voit enfin la vie en...couleurs!!

 

 

 

   

 

Peut-être que j'ai trouvé le traitement du temps consacré à l'épisode prison trop elliptique (court, allusif), malgré les infos temporelles données par la narration (voix de Derek). On sait alors qu'au bout de 2 jours, Derek se croit perdu, entouré de tous ses '' putains de macaques'' et de tous ces ''chicanos''. Puis le temps se trouve dilué jusqu'à J-6 qui correspond aux six derniers mois qu'il doit effectué avant sa sortie. Vous me direz peut être et vous aurez raison...3 ans pour changer c'est plutôt pas mal, même pour un sujet gangréné comme lui. Son âge est sans doute un atout, on évolue sûrement plus rapidement à 25 ans qu'à 60. Mais quelque chose me pousse à rejeter le fait que la dureté de la prison aura finalement amené Derek à capituler devant la haine, les humiliations et 6 points de suture au postérieur. Sans forcément avancer que la prison n'est qu'un microcosme de violence bien sûr...on voit bien que la lecture et l'isolement ont aussi laisser du temps à Derek pour se remettre en question!  

 

La fin du film est ce qu'on appelle une fin ouverte qui aurait pu (mais heureusement n'a pas) laisser la place à une suite, que les scénaristes auraient pu appelé, non sons humour  American History XXL !

 

 

A débattre.

 


22/10/2012
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THE WE AND THE I de Michel Gondry

 

2012 - USA/GB - Durée: 1h45

Distribution: Teresa Lynn, Lady Chen Carasco, Michael Brodie, Raymond Delgado, Jonathan Ortiz, Meghan Murphy, Jonathan Scott Worrell, Alex Barrios, Elijah Canada, Kendrick Martinez...

 

 

 

                                                The We and The I : affiche

 

 

L'ouverture de The We and the I promet des merveilles avec l'entrée vitaminée d'un bus miniature présenté sous les traits d'un ghetto blaster -gros poste de radio à l'américaine, accessoire préféré de la jeunesse hip-hoppeuse des années 70/80- sur une autoroute bondée. Energiquement accompagné par le groupe de rap Run DMC et la chanson ''It's like that'' (traduisez ''C'est comme ça''), le jouet pourrait représenter le ''the I'' (le ''Je'') du titre. Quelques secondes plus tard, avec autant de dynamisme, un vrai bus scolaire entre dans le cadre pour finalement écraser la petite machine et là nous comprenons rapidement que la voici la vraie star du film, celle qui pourrait représenter le ''the we'' du même titre. Tout est dit, tout est déjà là.

 

 

Nous sommes aux Etats-Unis, plus particulièrement dans le Bronx, Etat  de New York à la mauvaise réputation mais qui représente plus qu'aucun autre ''borough'' toute la dimension urbaine, métissée et populaire de la Big Apple. Sommes-nous devant un film de Spike Lee, grand représentant du cinéma urbain et du mouvement hiphop des années 90? Eh bien il semblerait que non, car nous ne sommes pas à Brooklyn, autre état new-yorkais cher au cinéaste africain-américain depuis ses débuts filmographiques. Ici, celui qui nous emmène flirter avec une bande d'adolescents turbulents durant un itinéraire lycée-domicile, c'est le frenchy Michel Gondry, accessoirement ami avec Spike Lee.

 

 

Michel Gondry, un cinéaste français insaisissable et un artiste inspiré émigré aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années. Propulsé dans une aventure créative audiovisuelle grâce à ses prouesses clippesques (Bjork: Bachelorette, Daft Punk: Around the world, White Stripes: Fell in love with a girl, Massive Attack: Protection...), Michel Gondry est également l'auteur tantôt poétique, tantôt comique des films ''Eternal Sunshine of the spotless mind '', ''Soyez sympas, rembobinez! '' ou encore ''Human Nature'' et le plus récent ''The Green Hornet''...Autant de films que de façons de voir le monde.

 

                                                      

 

 

 

C'est donc à travers un regard original et peu commun que nous prenons place dans un de ces bus qui desservent quotidiennement la banlieue du Bronx. Après avoir été sauvés par un gong qui marque la fin de l'année scolaire et le début des vacances estivales, nous quittons une salle de cours avec de jeunes lycéens pour se jeter dans les rues avoisinantes. Timides au premier abord, une fois embarqués dans l'autocar en folie, nous découvrons les différentes personnalités qui vont servir à  nous plonger au coeur de l'adolescence pas du tout dorée de ces jeunes américains. The We and The I est un titre très significatif qui pourrait être celui d'un livre de sociologie lambda mais qui est celui d'un film en plusieurs actes. Cinq si je m'en souviens bien. Cinq actes à travers lesquels on redécouvre que le groupe social est d'une importance capitale dans un monde où la (sur)-communication semble être la condition sine qua non pour un développement et un épanouissement personnel total. Mais les comportements et les positions occupées dans un groupe sont-ils ceux que nous adoptons confortablement dans nos vies intimes, individuelles? Voilà la question que nous pose le film. Pouvons nous ''être'' avec les autres ce que nous sommes sans les autres? Disons nous les mêmes choses de nous, nous exprimons-nous de la même manière? 

 

 

Un bus, une trentaine d'adolescents, de franches rigolades, quelques provocations et une tension palpable, voici les divers éléments que le cinéaste utilise afin de comprendre ce qui fait le Nous et ce qui trahit souvent le Je. Les jeux du Je. Blagues bon enfant, mélodrames amoureux, moqueries, dragues et autres tranches de vie quotidienne nous amènent sur une pente qui m'a très vite l'air glissante mais surtout fragile. Celle qui nous fait passer des rapports superficiels aux vraies émotions.

 

 

Dans ce huis clos (espace fermé, bien défini, action se déroulant dans un cadre unique) ponctué de quelques échappées belles en extérieur, souvenirs d'un passé récent, les sales gosses exhubérants se moovent, gesticulent, se toisent, se chamaillent, perdent la face, à la limite du rixe et parfois du désespoir. Ceux qui ont passés l'âge des appareils dentaires et qui ont (enfin!) perdus leur virginité s'y reconnaitront en nostalgiques compulsifs. Pour les autres, il sera sûrement plus sage de prendre du recul et de rester un peu en dehors de cette période pas facile-pas facile qu'est l'adolescence. L'époque n'étant plus tout à fait ce qu'elle était, les questionnements relatifs à ce difficile passage restent eux en suspens.

 

 

Pour ma part, le début de l'aventure m'a beaucoup amusée - bien que malade - parce que j'adore ces films, parfois puériles, qui relatent les états d'âme de teenagers, pas tout à fait dans l'âge adulte et qui pourtant s'en approchent à grande vitesse. Parce qu'à 17 ans, c'est chiant d'avoir 17 ans et qu'à 30 printemps, c'est tout aussi chiant et qu'on aimerait parfois retrouver ces moments précieux où ne comptent que les copains et la découverte de tous nos sens. Ou pas. Mais une fois le deuxième acte terminé, une fois les présentations faites, j'ai commencé à ressentir une sorte de claustrophobie, de malaise, avec une envie assez pressante de sortir de ce bus où le mal être était proche, enseveli par un scénario très très bavard. Où les mots cachent les maux et le silence n'est sûrement pas d'or. Avec en bonus, une vision très juste sur le phénomène dévastateur du portable et des mms (ou du clip, univers que connaît bien Gondry), moyen de comm' très en vogue pour faire partager au plus grand nombre la vie trépidante de chacun...

 

 

Classé comédie dramatique, The We and The I réserve dans son dernier acte une triste surprise. Parce que la vie est ainsi, elle est surprenante de bons et moins bons moments. Moments qui nous poussent très souvent à nous montrer tels que nous sommes. Réellement. Sympas...ou pas, vulnérables...ou pas, sombres... ou pas, seuls....ou pas. C'est sans doute à cet endroit précis que le Je a encore plus besoin du Nous. Parce que le nombre noie parfois l'essentiel et que l'essentiel c'est justement l'essence du Je.

 

 

Mais si vous voulez passer un bon moment et plus si affinités, soyez sympas, montez dans ce bus...

 


20/09/2012
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