VALSE AVEC MON CINEMA

ALIEN, LE HUITIEME PASSAGER de Ridley Scott (1979)

Usa/Grande-Bretagne - Durée: 115 minutes

Film de Commande de la 20th Century Fox

 

Distribution: Sigourney Weaver (Lt Ellen Riplay), Veronica Cartwright (Lambert), Tom Skeritt (Dallas), Yaphet Kotto (Parker), John Hurt (Kane), Ian Holm (Ash), Harry Dean Stanton (Brett), Voix de Maman (Helen Horton) + le chat (Johns)

 

 


                      Ellen Ripley (Sigourney Weaver) face à une créature d'un genre bien bien nouveau

 

 

Après tout ce temps consacré à mes autres rubriques, il était temps pour moi de revenir à mes premières amours: le Top 10 de mes films préférés.

 

Je vais donc vous parler du chef d'oeuvre Alien, le Huitième passager, second film du réalisateur Ridley Scott et, de loin, l'une des meilleures oeuvres cinématographiques combinant horreur et Science fiction. Ce qu'on appelle un Classique!

 

Depuis des années, je regarde Alien sans jamais me lasser. Toujours à la recherche d'un bras ou d'une jambe arrachés qui auraient échappé à mon attention..., d'une réaction de l'équipage que je n'aurai pas comprise ou d'un coin de lumière dans ce galactique no man's land. Donc familiarité oblige, le Nostromo, vaisseau fantôme proche du labyrinthe et lieu principal de l'action est en quelque sorte comme un second domicile pour moi où le Lieutenant Ellen Ripley (Weaver) fait office de guide ''inhabituel'' au cœur d'une nuit angoissante et moite. Précurseur d'une désormais longue liste d'amazones et de héros au féminin et talonnée de près par Sarah Connor (Linda Gray), mère désemparée mais combative de Terminator 2 réalisé par James Cameron en 1991.

 

Alors c'est qui le Sexe faible ?


Pour ceux qui n'ont jamais vu le film:

 

Conseil n°1:

Si ne pas avoir vu ce film était considéré comme un crime, vous seriez condamné à perpèt' - oui rien que ça!...alors pour échapper à la combinaison zébrée...n'attendez plus !

 

Conseil n°2:

Ayez confiance, vous en ressortirez différent et surement en sueur - bien mieux qu'une séance de gym...

 

                                                                                                           

 

L'HISTOIRE:

 

An 2122 :

 

L'équipage du Nostromo, un colossal vaisseau commercial missionné pour ramener une importante cargaison de minerais est sur le chemin qui mène vers notre bonne vieille planète Terre (bonne nouvelle, cette dernière existe encore - si c'est pas de l'optimisme ça!). Malgré l'impatience croissante de ses occupants - 7 hommes et femmes Dallas, Lambert, Brett, Ash, Parker, Kane et Ripley - de rentrer au bercail, la situation semble maîtrisée...jusqu'au hic, c'est à dire jusqu'à ce que ''Maman'', nom plutôt symbolique donné à la matrice de la navette ne capte une présence non identifiée dans son périmètre de navigation. L'équipage décide alors de se poser sur le planétoïde qui émet l'étrange signal et Dallas, Lambert et Kane s'en vont alors explorer ses profondeurs. Pendant que le reste du groupe patiente à bord du vaisseau, la liaison est brutalement interrompue. Finalement, Dallas et Lambert réapparaissent avec un Kane totalement inconscient. A la grande stupeur de tous, il semblerait qu'un corps étranger ait dissout le casque de leur collègue pour ne plus vouloir se détacher de son visage désormais recouvert de surprenantes tentacules...

                                                    

                           L'équipage autour de Kane: pris d'une subite crise nocturne d'appendicite:-)

 

 

Après que Ripley ait fermement refusé d'outrepasser les règles fixées par leur compagnie - à savoir l'accès d'un élément étranger et surtout non reconnu sur le vaisseau - le scientifique Ash prend la dangereuse décision d'ouvrir le sas de sécurité et refuse par ce fait la mise en quarantaine de ses collègues.

 

C'est à partir de cet acte assumé mais irréversible que l'angoisse et le doute vont commencer à s'installer pour une durée non déterminée. Le commencement d'un CDI de l'horreur en quelque sorte! La suite de cette aventure est une diabolique mécanique orchestrée par un Ridley Scott accessoirement influencé par le récent Star Wars. Départ pour une immersion dans un univers cinématographique inédit. Ou les notions d'espace et de temps jouent un rôle majeur dans la montée d'une terreur nouvelle. L'obscurité n'a jamais aussi bien été utilisée et ce que l'on n'y perçoit, ou pas tout à fait, n'a jamais été aussi agressif et aussi sournois.

 

Un cocktail parfait entre SF et Horreur. Paysage sinistré, coincé entre rêve cauchemardesque et réalité futuriste dont la recette sera reprise par trois autres réalisateurs de renom pour trois suites assez réussies dans l'ensemble :

 

 

- Alien le Retour (James Cameron)

- Alien³ (David Fincher)

- Alien la résurrection (Jean-Pierre Jeunet). 

 

 

L'incontournable de la saga restant pour moi le 1er opus, malgré les versions assez personnelles des autres cinéastes qui auront opté pour davantage d'action et de violence au sein de zones des plus angoissantes (asile extragalactique, vaisseau fantôme, laboratoire militaire).


AUTRE INTERET MAJEUR POUR MOI:

 

 

 

Dans tous les genres du cinéma (film noir, comédie musicale, romance, action, policier, western ...), la femme a longtemps joué et représenté la vamp, la beauté fatale, la manipulatrice, la meneuse de revues ou la shampooineuse.

Jusqu'à ce que certaines d'entre elles ne prennent la foudre et les armes pour enfin faire valoir des droits plus en commun avec leurs homologues masculins. Sans demander la permission d'être fragiles et fortes à la fois ou de n'avoir aucun homme dans leurs draps, droit ô combien légitime de pouvoir et bien encore savoir se défendre seule si nécessaire, armée ou non selon la situation. En plus simplifié, ces femmes se sont battues pour le droit d'être elles-mêmes.

 

 

Pour moi, au même titre que Linda Gray (Sarah Connor) dans les deux premiers épisodes de Terminator (James Cameron), Sigourney Weaver m'a toujours semblé bien plus féminine (malgré ses formes assez peu voluptueuses) que n'importe quelle séductrice en jupons froufrouteux. Ici, on ne parle pas que d'un physique (coupe de cheveux, vêtements, capacités à séduire), ici il s'agit davantage de la complexe combinaison qui fait qu'une femme est une femme pour différentes actions et raisons nullement incompatibles entre elles. Et pour ce, si elle a donné la vie, ici, sa condition de survivante la pousse à se surpasser jusqu'à la transformer en ''Kill Machine'' (machine à ''buter''). La volonté de vivre à tout prix, pour ses enfants et puis pour elle bien entendu.

 

 

Connor et Ripley sont intrinsèquement des symboles d'humanité et d'espérance car elles sont femmes puis mères (ou l'ont été) et souffrent de la perte partielle ou définitive de leur enfant.  Non que toutes les femmes soient favorables ou aptes à la maternité, mais selon moi, elles ne se battent pas pour détruire mais avant tout pour protéger...Loin de moi l'idée de diaboliser les hommes...enfin si un peu quand même...

 

 

Donc si je devais effectuer une analyse plus poussée de ce film, elle porterait avant tout sur l'importance du rôle de Ripley. Comprendre sa position et ses choix de femme dans une aventure ''testostéronée'', expliquer sa bien étrange relation avec la ''créature'' au fil de la saga. Relation où la haine et l'effroi laisse finalement place à un attachement inespéré, un lien quasi indestructible. L'étrangeté et la beauté avec un être mystérieux à la fois mâle, pénétrant les chairs pour y déposer ses graines, et femelle, pondant et protégeant agressivement ses œufs contre des interventions de plus en plus militarisées.



11/06/2012
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