VALSE AVEC MON CINEMA

THE GOOD, THE BAD AND THE UGLY - Sergio Leone (1966)

LE BON, LA BRUTE et LE TRUAND

Western spaghetti - Durée: environ 2h40 - Italie/Espagne

Casting: Eli Wallach (Tuco le truand), Lee van Cleef (Setenza la brute), Clint Eastwood (Blondin le bon, enfin...à vous de juger)

 

                                       Le bon (au centre), la brute (à droite) et le truand (à gauche)

 

 

Tout d'abord, le Western est un genre qui ne m'a jamais vraiment captivée. Je pense que le coté crasseux, désertique, la démarche arquée de John Wayne et les fayots comme festin ne m'ont que très rarement donné envie d'un retour en images sur cette (sanglante) histoire américaine. Si ce n'est certains paysages à couper le souffle. Si à la fac j'ai pu découvrir un ou deux films de celui qui a révolutionné ce style, le vieux John Ford comme "La Chevauchée fantastique" ou "L'homme qui tua Liberty Valance", je ne me suis pas passionnée pour autant.

 

Mais poussée en ce moment par mon envie de voir ou revoir certains classiques, j'ai cru bon de me lancer à l'assaut des premiers Léone - westerns italiens et 3ème génération dits spaghetti - à commencer par ''Le bon, la brute et le truand'' (suite de "Et pour quelques dollars de plus") et je ne regrette pas. C'est ''al dente''. 


Durant la guerre de Sécession qui oppose les sudistes et les nordistes, trois hommes aux méthodes peu conventionnelles sont amenés à faire route commune et à rassembler leur force pour mettre le grappin sur une petite fortune en or enterrée dans la pampa des environs. Pour y arriver, tous les remèdes sont bons. Crapuleries, chantages, tortures, multiples flinguages et autres douceurs de l'Ouest. Au final, le butin tant recherché va t-il suffire à rassasier l'appétit de ces trois ours gourmands et mal léchés?

 

Le film de S.Leone démontre avec brio qu'humour, anti-héroisme et visages burinés par un climat très sec plutôt hostile créent une nouvelle variante du western. Si jusque là, John Ford avait réussi à rendre compte des paysages mythiques de l'Amérique historique avec beaucoup de classe (nous ne parlerons pas ici de sa représentation des peuples indiens, évitons toute tension!!), Leone nous livre une version plus brutale mais aussi plus authentique de ce qui, selon lui, fut l'Amérique.

 

Le coté "crado-fayots" est plus que jamais présent - bon faut que j'm'y fasse c'était ça l'Amérique des pionniers! - mais les gros plans-regards, le Cinémascope, les champs-contrechamps pleins de tension, les dialogues incisifs et bien plus encore, le charme irrésistible de nos trois compères m'ont fait oublier la poussière et les haricots secs. Si Eastwood-le-bon est devenu l'acteur que l'on connait grâce à Leone, c'est pour moi Elli Wallach (le truand) qui reste de loin le plus gratiné et le plus irrésistible des trois. Quant à Lee Van Cleef (la brute), il est savoureux mais détestable dans son rôle de tueur sans pitié (buter un môme, frapper une femme, torturer d'anciens compagnons - ça, pas de problème!).

 

 

 

Sans doute sponsorisés par Samuel Colt et Jack Daniel's, le film et ses anti- héros montrent que toutes les justices sont molles. Si tu galères, que tu ne veux pas rentrer dans les ordres et que tu es malin... braques, pilles, voles et surtout, mens. Mens à volonté et mens jusqu'au bout...sur un malentendu, ça peut encore bien se finir...

 

Quant à la religion, originelle et salvatrice pour la nation américaine et qui en impose aussi très puissamment en Italie, elle est ici incarnée par le frère de Tuco. Leone permet à Tuco de s'essuyer les bottines dessus et nous montre une forme de rejet sans ménagement. La dispute des deux frères au sein du monastère, le signe de croix très créatif de Tuco ainsi que la mission finale des trois fossoyeurs de tombe donnent le ton. Certains deviennent prêtres et planqués, les autres seront de "courageux bandits"...ainsi va la vie! Amen!

 

 

Un autre élément bien présent et incontournable dans l'intrigue de cette œuvre: la célèbre musique du compositeur Ennio Morricone. Ce genre d'air que personne ne peut oublier et qui a été repris dans certains films et autres parodies. "Tanananana wa wa wa....".

 

La riche collaboration des deux italiens déjà à l’œuvre sur "Pour une poignée de dollars" se prolongera sur 3 autres films de renom: "Il était une fois dans l'Ouest", "Il était une fois la révolution" et enfin "Il était une fois en Amérique". Ce dernier opus sorti en 1984 nous propose de trainer et traficoter dans les rues bondées du ghetto juif new-yorkais d'antan et clôture une histoire américaine prenante, complexe et violente. Comme à son habitude. 

 

Pour les autres films de Leone, je m'empresse de les voir pour vous donner mes impressions. ASAP.                                                             



15/04/2013
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