VALSE AVEC MON CINEMA

ROBERT DE NIRO (Etats-Unis)

                                     

 

Tous ceux qui connaissent ma passion pour le cinéma savent également que Robert de Niro est de loin l'un des seuls grands acteurs américains dont le travail me meut et me passionne depuis des années.

 

Surfant de films en films, de biographies en biographies, officielles ou non, en français ou en anglais. De recherches en recherches sans jamais me lasser, je reste conquise par l'oeuvre de cet acteur qui, malgré une carrière à couper le souffle (parsemée ça et là de quelques daubes aussi, je l'admets sans problème!!), a su ''globalement'' rester assez discret au sein du circuit mainstream (hollywoodien quoi!) - mis à part pour les nombreux hommages qui lui sont encore rendus et où il se force à se rendre de temps à autre, quand l'humeur n'est pas trop mauvaise!! J'insisterai ici pour vous dire que je ne suis pas juste une ''fan de'' mais que je pense sans prétention aucune, être capable de faire une thèse (oui, carrément!) sur le Greatful De Niro.

 

                                            

                                  

                                        Robert de Niro et Martin Scorsese (Tournage Taxi Driver)

 

Pour moi, Robert de Niro est, avant d'être directement associé au réalisateur italo-américain Martin Scorsese - qui en fera un incontournable et magnifique partenaire pour nombre de ses chefs d'oeuvres que vous connaissez sans doute - un homme qui a très vite cherché à vivre d'autres rôles que le sien et qui a réussi par sa force, sa sensibilité et surtout son travail à imposer une façon bien particulière de jouer. D'ailleurs, excusez-moi du peu, il n'est pas juste question de ''jouer'' ou ''interpréter'' mais d' ''être'', de vivre, de se glisser jusqu'à disparaître dans les membres, la chair, le sang, les tripes du personnage en devenir.  Certains diront qu'il a été à la limite de la schizophrénie, d'autres (je ne doute pas que ce soit une majorité) seront touchés par cette façon de s'abandonner entièrement à ses rôles pour nous offrir des prestations sincères et authentiques.

  

Je ne sais pas par où commencer mais je vais essayer de ne pas faire de thèse sur mon Blog, de façon à laisser ceux qui le désireront faire leurs propres recherches sur ce merveilleux caméléon...


 

Né en août 1942, Robert de Niro va, si les maths ne me font pas défaut, fêter ses 71 ans cette année. Eh ben mon vieux, ça rajeunit personne hein !!!

 

                                                                                                  

Enfant unique de Robert de Niro Senior et Virginia Admiral, deux peintres menant une vie de bohème à New York, De Niro est, de part ses ancêtres, d'origine napolitaine et irlandaise. Ca prédestinait sans aucun doute un homme de caractère. Il a de loin toujours été vu comme très timide, curieux, et surtout observateur. Ce qui à l'âge adulte va donner un homme tourné vers le théâtre et le cinéma.

 

Avant de croiser la route de Scorsese (prononcez Scor-ssé-sé! à l'italienne) qu'il avait déjà brièvement rencontré à l'adolescence dans la Little Italie new-yorkaise où les deux jeunes hommes traînaient avec leur bande respective, c'est au théâtre puis dans The Wedding Party (1963) qu'il fait ses premiers pas. Premier film étudiant d'un de ses amis - qui deviendra le non moins talentueux Brian de Palma - et dans lequel il peut commencer à montrer les différentes facettes et caractéristiques de son jeu. Par la suite, il apparaîtra dans Trois chambres à Manhattan (1965) de Marcel Carné (ouioui le célèbre réalisateur français), une occasion qui se présente alors qu'il rend visite à son père qui habite alors en France. Puis de nouveau, De Palma fait appel à lui (Greetings - 1968), avant que les réalisateurs Roger Corman, James Goldstone et John D. Hancock ne lui offrent des opportunités qui lui permettent de peaufiner ses techniques.

 

Se rapprochant à grands pas du rôle de Travis Bickle, héros suicidaire de Taxi Driver et de son ô combien célèbre ''Are you talking to me?'' ainsi que du jeune Vito Corleone dans Le Parrain 2ème partie.

 

 


Pour beaucoup, Robert de Niro c'est avant tout ''Le Parrain'', le mafieux, le gangster, le psychopathe, le Boss et c'est pas totalement faux de dire qu'il s'est fait connaître avec des personnages qui tendaient à diriger, à tuer et à faire régner un ordre établi comme celle de la Cosa Nostra (la Mafia). Cependant, De Niro n'a pas interprété que des ''Bad guys'', il a également su donner corps à des personnages plus proches de nous, plus humains, plus proches de lui aussi sûrement. Dans le Top 10 de mes films préférés, je cite The Deer Hunter (1978), dans lequel il interprète un métallurgiste, Michael Vronsky. Un ouvrier de Pennsylvanie qui se retrouve catapulté avec ses 2 meilleurs amis dans l'enfer du Vietnam. Un rôle qui restera pour moi une de ses meilleures prestations. Un rôle taillé sur mesure pour lequel il a fait beaucoup de recherches personnelles. Car la particularité de De Niro est ici: donner vie à un personnage ne se limite pas à apprendre un texte, se racler la gorge et attendre le signal du réalisateur pour commencer à l'incarner. La méthode De Niro (déjà appliquée pour Le Parrain et Taxi Driver quelques années auparavant), c'est avant tout d'analyser longuement, s'approprier la vie, les habitudes, la démarche, la façon de boire voire l'accent (avec des heures et des heures de cours de diction à l'appui) de l'homme à interpréter.  

 


Deux exemples plus concrets:

 

                        

1. New York New York, film hommage sur la période des années 40-50 réalisé par Scorsese et sorti en 1977, De Niro devait jouer le rôle de Jimmy Doyle, un saxophoniste de jazz désirant créer sa propre formation musicale.

 

Question technique, la facilité aurait été de se faire doubler pour les scènes de saxo en live, eh bien, c'est mal connaître celui qui incarnerait le musicien. Robert De Niro a pris des heures et des heures de cours de saxophone avec deux légendes du jazz: Count Basie et Artie Shaw (pour ceux qui connaissent, ce qui n'est pas mon cas!). Une de mes lectures m'a appris que les deux artistes suffoquaient sous les questions de l'acteur, en gros ils étaient sûrement bien payés pour apprendre la musique au Grand De Niro mais cette expérience a été très éprouvante pour eux devant cet extrémiste de l'authenticité.

 

J'imagine la scène avec ces deux monstres du Jazz (je ne connais pas les notes donc j'invente, pardon pour les musiciens):

 

-''Et pour ce solo les mecs, le do mineur il doit être soutenu ou étouffé?'' Et les deux répondent: ''Les deux ! car n'oublies pas que tu dois garder cet équilibre entre cette note-ci et cette note-là''. De Niro: ''Mais les mecs, comment je peux obtenir ce résultat si je garde en permanence le la en mineur ?''.Les deux, transpirant à grosses gouttes, se regardant et s'essuyant le front devant le bosseur: ''Ecoutes, ça fait 14h d'affilée qu'on t'explique cette méthode Robert, est-ce que par hasard tu serais pas un ptit peu fatigué? '' De Niro, la mine surprise faisant non de la tête (à la De Niro) du genre: ''Non les gars, qu'est-ce que vous racontez, pourquoi je serai fatigué? ''

 

Et là les mecs plient bagage dare-dare en laissant De Niro avec ses questions en suspens et son saxo...

 

Mais le résultat est payant car deux coups de cuillères à pot plus tard, c'est véritablement De Niro qui interprète les solos de saxophone dans ce film musical où la grande diva Liza Minelli lui donne du fil à retordre.

 


 

                                                                            

                                           Robert DeNiro et Jake la Motta sur le ring

 

2. Dans Raging Bull, autre film hommage réalisé par Martin Scorsese en 1980, De Niro a été initié à la boxe par Jake La Motta, boxeur célèbre qu'il incarne dans le film. Un entrainement intensif d'une année lui a permit d'être considéré par la Motta en personne comme boxeur poids moyen semi-professionnel.

                              

                                  De Niro + 30 kg

 

A la fin du film, De Niro a également décidé d'aller jusqu'au bout de l'aventure en prenant plus de 30 kilos de gras (rien que ça!), tout comme le célèbre boxeur, à la fin de sa carrière. Et pour cela, un régime ''spécial Italie'' était nécessaire. Laissant l'équipe de tournage pour un temps, il est parti se gaver à Naples (d'où il vient!) de pizzas et de bière, jusqu'à écoeurement total. Résultat des courses: deux mois plus tard, un nouvel homme-ours débarquait aux Etats-Unis, transpirant et se déplaçant avec difficulté dans les studios. Bien qu'attendu, personne n'a reconnu l'homme qui arrivait tellement la transformation était choquante. Quelques heures de maquillage plus tard, un Jake la Motta bis était né et même si le film ne remporta pas le succès espéré, on peut s'incliner car c'est du grand De Niro ça...

 

Voici, chers lecteurs, ce qui me touche profondément chez cet acteur, ce perfectionnisme, cette fidélité et cette profondeur pour nous dire qu'un personnage qu'il soit réel ou fictif ne reste pas qu'un personnage avec lui. Il devient un être de chair, de sang, quelqu'un avec une histoire propre et dont il faut respecter, appréhender, disséquer et comprendre toutes les réactions, toutes les facettes. Et même si la carrière de De Niro n'est pas parfaite, qu'il a des fois (si rarement) été à côté de ses pompes et en deçà de son talent, je continue à penser qu'il fait partie de ses acteurs qui peuvent de toute façon se le permettre...

 

Et oh fait!, en passant, un special ''Check check, You're my man !!'' au grand réalisateur Martin Scorsese qui a su confié à De Niro des rôles incroyables mais qui a également réussit à le sublimer comme personne. 

 

La messe est dite...Halleluiah ;-)


Voici pour finir ce post, mes films préférés ainsi que le nom des personnages qu'il incarne avec brio:

 

 

- Mean Streets (1973) - Johnny Boy 

 

 

- Taxi Driver (1976) - Travis Bickle

 

 

- Le Parrain 2 (1974) - Vito Corleone jeune

  1ère collaboration avec celui qui deviendra son ami, Al Pacino qu'il

   retrouvera bien plus tard dans le film Heat.

 

 

- The Deer Hunter ou Voyage au bout de l'enfer (1978) - Michael

  Vronsky

   Ma-gni-fique!

 

 

- Raging Bull (1980) - Jake La Motta

    Un film dont les affrontements sur le ring sont filmés comme des

   ballets virtuoses

 

 

- La Valse des Pantins (1983) - Rupert Pupkin

   Comédie acide sur le fanatisme avec le comique Jerry Lee Lewis

   en star harcelée.

 

 

- Brazil (1984) - Harry Tuttle

  Caméo ou Apparition éclair dans ce film ''maniaco-dépressif''de Terry

   Gilliam, célèbre trublion du ''gang'' des Monty Python

 

- Falling in Love (1984) - Frank Raftis

   Comédie romantique sans prétentions, aux côtés de sa lumineuse   

   amie Meryl Streep

 

 

- Mission (1986) - Mendosa

  Egalement magnifique dans ce film inspiré de faits historiques aux 

  côtés de Jeremy Irons

 

- Les Incorruptibles (1987) - le décapant Al Capone

 

 

- Midnight Run (1988) - Jack Walsh

  Pour tous ceux qui pensaient que Robert De Niro ne savait pas jouer

  les comiques avant Mafia Blues.

 

 

- Les Affranchis (1989) - James Conway

  Ou comment devient-on un mafieux? 

 

 

- Les Nerfs à vif (1991) - Max Cady

  Remake du film sorti en 1962 avec Robert Mitchum et Martin Balsam   Film de commande néanmoins

 

 

- Il était une fois le Bronx (1993) - Lorenzo Anello

 1er film de Robert De Niro en tant que réalisateur, film hommage 

  à son père Robert De Niro Senior décédé 3 mois avant le début du

  tournage 

 

- Blessures secrètes (1993) - Dwight Hansen

  On retrouve Leonardo Di Caprio dans un de ses premiers rôles. De

  Niro le prendra sous son aile avant de le retrouver en 1996 pour 

  ''Simples Secrets''. Y'a sûrement pire comme parrain de cinéma!!

 

 

- Heat (1995) - Neil Mc Cauley

 Il retrouve ici son ami Al Pacino avec lequel il forme un binôme flic/   

 gangster de choc, très en forme et de très grande classe.

 

 

- Casino (1995) - Sam Rothstein

  Aux côtés des excellents Joe Pesci, Sharon Stone et James Woods

 

 

- Le Fan (1995) - Gill Renard

  Sueurs froides garanties avec un casting très cool dont Wesley

  Snipes, Benicio Del Toro, Ellen Barkin, John Leguizamo

 

 

- Jackie Brown (1997) - Lou-issss! Gara

  1ère colaboration avec le doux dingue Tarantino

 

 

- Mafia Blues (Volet 1& 2 / 1999 et 2002) - Paul Vitti

  Avec l'excellentissime Billy Crystal - De Niro est vraiment très 

  très très drôle.

 

 

 

Pour sa filmographie complète, c'est par ici: http://www.allocine.fr/personne/filmographie_gen_cpersonne=8.html 


J'ai hâte de découvrir les films en attente, et y'en a un certain nombre. En attendant, Robert DeNiro est depuis 1988, à la tête d'une société de productions: Tribeca Film (http://www.tribecafilm.com/tribecafilm/) et créateur du célèbre Festival de film qui porte le même nom. Il est également un fin gourmet car propriétaire d'un restaurant dans le centre d'affaires de...Tribeca, situé dans le quartier de Manhattan à New York.



04/04/2012
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